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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 441<br />

Les Iraniens, n'étant qu'une poignée d'hommes, furent à peine en possession du<br />

pouvoir, que l'immense esprit assyrien les entoura de toutes parts, les saisit, les serra,<br />

et leur communiqua son vertige. On peut déjà se rendre compte sous le fils de Cyrus,<br />

sous Cambyse, de la part de parenté que la nature fatalement superbe et enflée des<br />

Sémites chamitisés pouvait déjà réclamer avec la personne du souverain. Heureusement,<br />

cet alliage ne s'était pas encore généralisé. Le témoignage d'Hérodote vient nous<br />

prouver que l'esprit arian tenait bon contre les assauts de l'ennemi domestique. Rien ne<br />

le montre mieux que la fameuse conférence des sept chefs après la mort du faux<br />

Smerdis 1 .<br />

Il s'agissait de donner aux peuples délivrés une forme de gouvernement convenable.<br />

Le problème n'eût pas existé pour le génie assyrien qui, du premier mot, aurait<br />

proclamé l'éternelle légitimité du despotisme pur et simple ; mais il fut envisagé mûrement<br />

et résolu, non sans difficulté, par les guerriers dominateurs qui le soulevèrent.<br />

Trois opinions se trouvèrent en présence. Otanès opina pour la démocratie ;<br />

Mégabyzès parla en faveur de l'oligarchie. Darius, ayant loué l'organisation<br />

monarchique, qu'il affirma être la fin inévitable de toutes les formes de gouvernement<br />

possibles, gagna les suffrages à sa cause. Cependant il avait affaire à des associés<br />

tellement fous d'indépendance, qu'avant de remettre le pouvoir au roi élu, ils<br />

stipulèrent qu'Otanès et toute sa maison resteraient à jamais affranchis de l'action de<br />

l'autorité souveraine, et libres, sauf le respect des lois. Comme à l'époque d'Hérodote<br />

des sentiments de cette énergie n'existaient plus guère parmi les Perses, décidément<br />

déchus de leur primitive valeur ariane, l'écrivain d'Ionie prévient sagement ses lecteurs<br />

que le fait qu'il raconte va leur paraître étrange : il ne l'en maintient pas moins 2 .<br />

Après l'extinction de cette grande fierté, il y eut encore quelques années illustres ;<br />

ensuite le désordre sémitique réussit à englober les Iraniens dans le sein croupissant des<br />

populations esclaves. Dès le règne du fils de Xerxès, il devient évident que les Perses<br />

ont perdu la force de rester les maîtres du monde, et, cependant, entre la prise de<br />

Ninive par les Mèdes et cette époque d'affaiblissement, il ne s'était encore écoulé qu'un<br />

siècle et demi.<br />

L'histoire de la Grèce commence ici à se mêler plus intimement à celle du monde<br />

assyrien. Les Athéniens et les Spartiates se rencontrent désormais dans les affaires des<br />

colonies ioniennes. Je vais donc quitter le groupe iranien. pour m'occuper du nouveau<br />

peuple arian, qui s'annonce comme son plus digne et même son seul antagoniste.<br />

1 Hérodote, Thalie, LXXX et passim.<br />

2 Hérodote, Thalie, LXXX.

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