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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 487<br />

l'Asie antérieure, réunie à la Grèce et à l'Égypte, était-elle hors d'état d'accomplir la<br />

moindre partie des merveilles que chacune de ses parties constitutives avait multipliées,<br />

lorsque ces parties étaient isolées, et, de plus, lorsqu'elles auraient dû souvent<br />

être paralysées par leurs luttes intestines ?<br />

La raison de cette singularité, réellement très étrange, gît dans ceci, que l'unité exista<br />

bien, mais avec une valeur négative. L'Asie était rassemblée, non pas compacte ; car<br />

d'où provenait la fusion ? Uniquement de ce que les principes ethniques supérieurs, qui<br />

jadis avaient créé sur tous les points divers des civilisations propres à ces points, ou<br />

qui, les ayant reçues déjà vivantes, les avaient modifiées et soutenues, quelquefois<br />

même améliorées, s'étaient, depuis lors, absorbés dans la masse corruptrice des<br />

éléments subalternes, et, ayant perdu toute vigueur, laissaient l'esprit national sans<br />

direction, sans initiative, sans force, vivant, sans doute, toutefois sans expression.<br />

Partout les trois principes, chamite, sémite et arian, avaient abdiqué leur ancienne<br />

initiative, et ne circulaient plus dans le sang des populations qu'en filets d'une ténuité<br />

extrême et chaque jour plus divisés. Néanmoins, les proportions différentes dans la<br />

combinaison des principes ethniques inférieurs se perpétuaient éternellement là où<br />

avaient régné les anciennes civilisations. Le Grec, l’Assyrien, l'Égyptien, l'Iranien du V e<br />

siècle étaient à peine les descendants de leurs homonymes du XX e : on les voyait de<br />

plus rapprochés entre eux par une égale pénurie de principes actifs ; ils l'étaient encore<br />

par la coexistence dans leurs masses diverses de beaucoup de groupes à peu près<br />

similaires ; et cependant, malgré ces faits très véritables, des contrastes généraux, souvent<br />

imperceptibles, cependant certains, séparaient les nations. Celles-ci ne pouvaient<br />

pas vouloir et ne voulaient pas des choses bien différentes ; mais elles ne s'entendaient<br />

pas entre elles, et dès lors, forcées de vivre ensemble, trop faible chacune pour faire<br />

prévaloir des volontés d'ailleurs à peine senties, elles penchaient toutes à considérer le<br />

scepticisme et la tolérance comme des nécessités, et la disposition d'âme que Sextus<br />

Empiricus vante sous le nom d'ataraxie comme la plus utile des vertus.<br />

Chez un peuple restreint quant au nombre, l'équilibre ethnique ne parvient à<br />

s'établir qu'après avoir détruit toute efficacité dans le principe civilisateur, car ce<br />

principe, ayant néc<strong>essai</strong>rement pris sa source chez une race noble, est toujours trop<br />

peu abondant pour être impunément subdivisé. Cependant, aussi longtemps qu'il reste<br />

à l'état de pureté relative, il y a prédominance de sa part, et donc pas d'équilibre avec<br />

les éléments inférieurs. Que peut-il arriver, dès lors, quand la fusion ne se fait plus<br />

qu'entre des <strong>races</strong> qui, ayant passé déjà par cette transformation première, sont en<br />

conséquence épuisées ? Le nouvel équilibre ne pourrait s'établir (je dis ne pourrait, car<br />

l'exemple ne s'en est pas encore présenté dans l'histoire du monde) qu'en amenant non<br />

plus seulement la dégénération des multitudes, mais leur retour presque complet aux<br />

aptitudes normales de leur élément ethnique le plus abondant.<br />

Cet élément ethnique le plus abondant, c'était pour l’Asie le noir. Les Chamites,<br />

dès les premières marches de leur invasion, l'avaient rencontré bien haut dans le nord,

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