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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 456<br />

d'essence et de facultés sur les populations sémitiques qui la pénétraient de toutes<br />

parts, avait ce désavantage d'être jeune d'expérience et de savoir, tandis que les autres<br />

étaient vieilles de civilisation. Ces dernières jouissaient, à son détriment, d'une supériorité<br />

extérieure qui ne permettait pas de les dédaigner et de se refuser complètement à<br />

l'alliage. Le système des castes resta toujours à l'état d'embryon : il ne put se<br />

développer. L'hellénisme eut trop souvent intérêt à permettre les mésalliances, et<br />

d'autres fois il se vit forcé de les subir. Sous ce double rapport, sa situation ressembla<br />

beaucoup à ce que fut plus tard celle des Germains.<br />

Quoi qu'il en soit, l'idée nobiliaire se montra extrêmement forte et puissante chez<br />

les Arians Grecs. Le classement des citoyens ne se faisait que d'après la valeur de<br />

chaque descendance ; les vertus individuelles venaient après 1 . Je le répète donc :<br />

l'égalité était complètement proscrite. Chacun, se sentant fier de son extraction, ne<br />

voulait pas être confondu dans la foule.<br />

Et de même que chacun prétendait être libre, honoré, admiré, chacun aussi visait à<br />

commander autant que possible. Il semble qu'une telle tendance dût être difficile à<br />

réaliser dans une société ainsi faite, que le roi lui-même, le pasteur du peuple, avant<br />

d'exprimer un avis, devait s'enquérir si cet avis convenait aux dieux, aux prêtres, aux<br />

gens de haute naissance, aux guerriers, au gros du peuple. Heureusement, il restait des<br />

ressources : il y avait l'esclave, l'ancien autochtone asservi, puis enfin les étrangers.<br />

Voyons d'abord ce qu'était l'esclave.<br />

Pour premier point, la créature réduite à cette condition n'appartenait, dans aucun<br />

cas, à la cité. Tout homme né sur le sol consacré et de parents libres avait un droit<br />

imprescriptible à vivre libre lui-même. Sa servitude était illégitime, emportait le caractère<br />

de crime, ne durait pas, n'était pas. Si l'on réfléchit que la cité grecque primitive<br />

renfermait une nation, une tribu particulière, et que cette nation, cette tribu, se<br />

considérant comme unique en son espèce, ne voyait le monde qu'en elle-même, on<br />

découvre dans cette prescription fondamentale la proclamation du principe que voici :<br />

« L'homme blanc n'est fait que pour l'indépendance et la « domination ; il ne doit pas<br />

subir, dans la perpétration de ses actes, la direction « d'autrui. »<br />

Cette loi, évidemment, n'est pas une invention locale. On la retrouve ailleurs, on la<br />

revoit dans toutes les constitutions sociales de la famille que l'on peut observer d'assez<br />

près pour se rendre compte des détails. J'en tire la conséquence que, suivant cette<br />

opinion, il n'était pas permis de réduire en servitude un homme blanc, c'est-à-dire un<br />

1 Il faut que cette doctrine ait été bien solidement attachée à l'esprit des tribus helléniques, par la<br />

partie ariane de leur sang, puisque, dans la période démocratique et à Athènes même, la naissance<br />

conservera toujours du prix. M. Mc. Cullagh le reconnaît sans difficulté : « Regard for ancient<br />

lineage was, through every change of plight and policy, fast rooted in « the Ionic mind. The old<br />

families remained every where, and even in the most democratic « states, preserved certain political<br />

privileges and what they doubtless prized still more, « certain social distinction. » (T. I, p. 239.)

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