06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 316<br />

D'ailleurs, ce qu'elle cherchait surtout dans la religion, c'étaient les idées métaphysiques,<br />

les prescriptions morales. Le culte en lui-même était des plus simples.<br />

Également simple se montrait, à cette époque reculée, l'organisation du Panthéon.<br />

Quelque peu de dieux présidés par Indra dirigeaient plutôt qu'ils ne dominaient le<br />

monde 1 . Les fiers Arians avaient mis le ciel en république.<br />

Cependant ces dieux qui avaient l'honneur de dominer sur des hommes si hautains<br />

leur devaient certainement d'être dignes d'hommages. Contrairement à ce qui arriva plus<br />

tard dans l'Inde, et tout à fait en accord avec ce qu'on vit dans la Perse, et surtout dans<br />

la Grèce, ces dieux furent d'une irréprochable beauté 2 . Le Peuple arian voulut les avoir<br />

à son image. Comme il ne connaissait rien de supérieur à lui sur la terre, il prétendit que<br />

rien ne fût autrement parfait que lui dans le ciel ; mais il fallait aux êtres surhumains qui<br />

conduisaient le monde une prérogative distincte. L'Arian la choisit dans ce qui est<br />

encore plus beau que la forme humaine à sa perfection, dans la source de la beauté et<br />

qui semble aussi l'être de la vie : il la choisit dans la lumière et dériva le nom des êtres<br />

suprêmes de la racine dou, qui veut dire éclairer ; il leur créa donc une nature<br />

lumineuse 3 . L'idée parut bonne à toute la race, et la racine choisie porta partout une<br />

majestueuse unité dans les idées religieuses des peuples blancs. Ce fut le Dévas des<br />

Hindous ; le (mot grec), le (mot grec) des Hellènes ; le Diewas des Lithuaniens, le Duz<br />

gallique 4 ; le Dia des Celtes d'Irlande ; le Tyr de l'Edda ; le Zio du haut-allemand ; la<br />

Dewana slave ; la Diana latine. Partout enfin où pénétra la race blanche, et où elle<br />

domina, se retrouve ce vocable sacré, au moins à l'origine des tribus. Il s'oppose, dans<br />

les régions où existent des points de contact avec les éléments noirs, à l'Al des<br />

aborigènes mélaniens 5 Ce dernier représente la superstition, l'autre la pensée ; l'un est<br />

l'œuvre de l'imagination en délire et courant à l'absurde, l'autre sort de la raison. Quand<br />

le Deus et l'Al se sont mêlés, ce qui a eu lieu par malheur trop souvent, il est arrivé,<br />

dans la doctrine religieuse, des confusions analogues à celles qui résultaient, pour<br />

l'organisation sociale, des mélanges de la race noire avec la blanche. L'erreur a été<br />

que les sages, qui la « reconnaissaient dans leur propre cœur, par la méditation, distinguent, au sein<br />

du néant, « comme étant le lien de l'Existence. » – Lassen, Indisch. Atterth., t. I, p. 774 C'est plus<br />

profond et plus vigoureusement analysé que le langage d'Hésiode et que les chants celtiques ; mais<br />

ce n'est pas différent.<br />

1 Un dieu antérieur à Indra paraît avoir été Vourounas, ou Vouranas ; il est devenu, depuis, chez les<br />

Hindous primitifs, Varouna, et chez les plus anciens Grecs, Ouranos ; « c'est physiquement le ciel<br />

qui couvre la terre. » – Eckstein, Recherches historiques sur l'humanité primitive, p. 1-2.<br />

2 Lassen, Indisch. Alterth., t. I, p. 771.<br />

3 Lassen, ouvr. cité, t. I, p. 755. – Un autre étymologiste fait dériver le mot dou de dhâ, poser, créer.<br />

(Windischmann, Jenaïsche Litteratur-Zeitung, juillet 1834, cité par Burnouf, Comment. sur le<br />

Yaçna, t. I, p. 357.)<br />

4 Schaffarik, Slawische Alterth., t. I, p. 58.<br />

5 Ewald, Gesch. des Volkes Israël, t. I, p. 69. En Abyssinie, on ne se sert pas de cette expression. On<br />

dit egzie et amlak, qui signifient simplement seigneur, et qui ont probablement fait disparaître le<br />

mot primitif par suite d'une idée analogue à celle qui fait substituer aux Juifs le mot d'Adonaï à<br />

celui de Jéhovah, lorsqu'ils le rencontrent dans la lecture de la Bible. – Ewald, Ueber die Saho-<br />

Sprache, dans la Zeitschrift der d. morgent. Gesellsch., t. V, p. 419.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!