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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 463<br />

gouvernement des cités grecques se modela complètement sur celui des villes<br />

phéniciennes.<br />

Avant d'aller plus loin, il est indispensable d'intercaler ici une observation d'une<br />

haute importance. Tout ce qui précède s'applique à la Grèce savante, civilisée, à demi<br />

et même déjà plus qu'à demi sémitique. Pour la Grèce septentrionale, dominatrice aux<br />

premiers âges, et, en ce moment, retombée dans l'ombre, les faits que j'expose ne la<br />

concernent nullement. Cette partie du territoire, restée beaucoup plus ariane que<br />

l'autre, avait vu ses domaines se circonscrire.<br />

La frontière sud, envahie par les populations sémitisées, s'était resserrée. Plus on<br />

montait vers le nord, plus l'ancien sang grec avait conservé de pureté. Mais, en somme,<br />

la Thessalie était elle-même déjà souillée, et il fallait arriver jusqu'à la Macédoine et à<br />

l'Épire pour se retrouver au milieu des traditions anciennes.<br />

Au nord-est et au nord-ouest, ces provinces avaient également perdu un voisinage<br />

ami. Les Th<strong>races</strong> et les Illyriens, envahis et transformés par les Celtes et les Slaves, ne<br />

se comptaient plus comme Arians. Cependant le contact de leurs éléments blancs,<br />

mêlés de jaunes, n'avait pas pour les Grecs septentrionaux les suites à la fois fébriles et<br />

débilitantes qui caractérisaient les immixtions asiatiques du sud.<br />

Ainsi limités, les Macédoniens et les Épirotes se maintinrent plus fidèles aux<br />

instincts de la race primitive. Le pouvoir royal se conserva chez eux : la forme<br />

républicaine leur demeura inconnue aussi bien que l'exagération de puissance accordée<br />

au dominateur abstrait appelé la patrie. On ne pratiqua pas, dans ces contrées peu<br />

vantées, le grand perfectionnement attique. En revanche, on se gouverna noblement<br />

avec des notions de liberté qui possédaient en utilité réelle l'équivalent de ce qu'elles<br />

avaient de moins en arrogance. On ne fit pas tant parler de soi ; mais on ne vécut pas<br />

non plus d'une existence de catastrophes. Bref, même dans le temps où les Grecs du<br />

sud, ayant peu conscience de l'impureté de leur sang, se demandaient entre eux si<br />

vraiment les Macédoniens et leurs alliés valaient la peine d'être considérés comme des<br />

compatriotes et non comme des demi-barbares, ils n'osèrent jamais contester à ces<br />

peuples un grand et brillant courage et une habileté soutenue dans l'art de la guerre. Ces<br />

nations peu estimées avaient encore un autre mérite dont on ne s'apercevait pas alors,<br />

et qui, plus tard, devait se rendre de lui-même remarquable : c'est que, tandis que la<br />

Grèce sémitique ne pouvait, au prix de torrents de sang, souder ensemble ses<br />

antipathiques nationalités éparses, les Macédoniens possédaient une cohésion et une<br />

force d'attraction qui s'exerçaient avec succès, et, de proche en proche, tendaient à<br />

agrandir la sphère de leur puissance en y incorporant les peuples voisins. Sur ce point,<br />

ils suivaient exactement, et par les mêmes motifs ethniques, la destinée de leurs<br />

parents, les Arians Iraniens, que nous avons vus réunir de même et concentrer les<br />

populations congénères avant de marcher à la conquête des États assyriens. Ainsi, le<br />

flambeau arian, j'entends le flambeau politique, brûlait réellement, bien que sans éclairs

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