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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 137<br />

pourtant que les Oghouzes de l'Altaï aient été, comme on le suppose, un peuple finnois,<br />

et descendons à l'époque musulmane où les tribus turques se trouvaient établies<br />

dans la Perse et l'Asie Mineure sous différentes dénominations et dans des situations<br />

non moins variées.<br />

Les Osmanlis n’existaient pas encore, et les Seldjoukis, d'où ils devaient sortir,<br />

étaient fortement mélangés déjà avec les <strong>races</strong> de l'islamisme. Les princes de cette<br />

nation, tels que Ghaïaseddin-Keïkosrew, en 1237, épousaient librement des femmes<br />

arabes. Ils faisaient mieux encore, puisque la mère d'un autre dynaste seldjouki,<br />

Aseddin, était chrétienne ; et, du moment que les chefs, en tous pays, plus jaloux que<br />

le vulgaire de garder la pureté généalogique, se montraient si dégagés de préjugés, il est,<br />

au moins, permis de supposer que les sujets n'étaient pas plus scrupuleux. Comme<br />

leurs courses perpétuelles leur donnaient tous les moyens d'enlever des esclaves sur le<br />

vaste territoire qu'ils parcouraient, nul doute que dès le XIII e siècle l'ancien rameau<br />

oghouze, auquel appartenaient de loin les Seldjoukis du Roum, ne fût extrêmement<br />

imprégné de sang sémitique.<br />

Ce fut de ce rameau que sortit Osman, fils d'Ortoghroul et père des Osmanlis. Les<br />

familles ralliées autour de sa tente étaient peu nombreuses. Son armée ne valait guère<br />

mieux qu'une bande, et si les premiers successeurs de ce Romulus errant purent réussir<br />

à l'augmenter, ce ne fut qu'en usant du procédé pratiqué par le frère de Rémus, c'est-àdire,<br />

en ouvrant leurs tentes à tous ceux qui en souhaitèrent l'entrée.<br />

Je veux supposer que la ruine de l'empire seldjouki contribua à leur envoyer des<br />

recrues de leur race. Cette race était bien altérée, on le voit, et d'ailleurs la ressource fut<br />

insuffisante, puisqu'à dater de ce moment les Turcs firent la chasse aux esclaves dans le<br />

but avoué d'épaissir leurs rangs. Au commencement du XIV e siècle, Ourkan, conseillé<br />

par Khalil Tjendereli le Noir, instituait la milice des janissaires. D'abord, il n'y en eut<br />

que mille. Mais, sous Mahomet IV, les nouvelles milices comptaient cent quarante<br />

mille soldats, et, comme jusqu'à cette époque, on fut soigneux de ne remplir les compagnies<br />

que d'enfants chrétiens enlevés en Pologne, en Allemagne et en Italie, ou recrutés<br />

dans la Turquie d'Europe, puis convertis à l'islamisme, ce furent au moins cinq cent<br />

mille chefs de famille qui, dans une période de quatre siècles, vinrent infuser un sang<br />

européen dans les veines de la nation turque.<br />

Là ne se bornèrent pas les adjonctions ethniques. La piraterie, pratiquée sur une si<br />

grande échelle dans tout le bassin de la Méditerranée, avait surtout pour but de recruter<br />

fraîcheur. » M. le baron Alexandre de Humboldt, intéressé, à bon droit, par cette remarque, ajoute<br />

avec non moins de sens : « Cette « observation physionomique mérite quelque attention, si l'on se<br />

rappelle que la famille de « Tchinguiz était vraisemblablement de race turque non mongole. » Et<br />

poursuivant cette donnée, le judicieux érudit corrobore le résultat par ces mots : « L'absence des<br />

traits « mongols frappe aussi dans les portraits que nous possédons des Baburides, dominateurs de<br />

l'Inde. » (Asie centrale, t. I, p. 248 et note.)

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