06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 126<br />

partant de l'idée que la conformation du bassin influe néc<strong>essai</strong>rement sur celle du<br />

fœtus, conclut à des différences originelles 1 .<br />

M. Weber est venu attaquer cette théorie ; toutefois, avec peu d'avantages. Il lui a<br />

fallu reconnaître que certaines formes de bassin se rencontraient plus fréquemment<br />

dans une race que dans une autre, et tout ce qu'il a pu faire, c'est de montrer que la règle<br />

n'est pas sans exception, et que tels sujets américains, africains, mongols, présentent<br />

des formes ordinaires aux Européens. Ce n'est pas là prouver beaucoup, d'autant que<br />

M. Weber, en parlant de ces exceptions, ne paraît pas avoir été préoccupé de l'idée que<br />

leur conformation particulière pouvait n'être que le résultat d'un mélange de sang.<br />

Pour ce qui est de la dimension des membres, les adversaires de l'unité de l'espèce<br />

prétendent que l'Européen est mieux proportionné. On leur répond que la maigreur des<br />

extrémités, chez les nations qui se nourrissent particulièrement de végétaux, ou dont<br />

l'alimentation est imparfaite, n'a rien qui doive surprendre ; et cette réplique est bonne<br />

assurément. Mais lorsqu'on objecte, en outre, le développement extraordinaire du buste<br />

chez les Quichuas, les critiques, décidés à ne pas le reconnaître comme caractère spécifique,<br />

réfutent l'argument d'une manière moins concluante : car prétendre, ainsi qu'ils le<br />

font, que cette ampleur de la poitrine s'explique, chez les montagnards du Pérou, par<br />

l'élévation de la chaîne des Andes, ce n'est pas donner une raison bien sérieuse 2 . Il est<br />

dans le monde nombre de populations de montagnes, et qui sont constituées tout<br />

différemment que les Quichuas 3 .<br />

Viennent ensuite les observations sur la couleur de la peau. Les Unitaires soutiennent<br />

que là ne peut se trouver aucun caractère spécifique : d'abord, parce que cette<br />

coloration tient à des circonstances climatériques, et n'est pas permanente, assertion<br />

plus que hardie ; ensuite, parce que la couleur se prête à l'établissement de gradations<br />

infinies, par lesquelles on passe insensiblement du blanc au jaune, du jaune au noir,<br />

sans pouvoir découvrir une ligne de démarcation suffisamment tranchée. Ce fait prouve<br />

simplement l'existence d'innombrables hybrides, observation à laquelle les Unitaires<br />

ont le tort fondamental d'être constamment inattentifs. Sur le caractère spécifique des<br />

cheveux, M. Flourens apporte sa grande autorité en faveur de l'unité originelle des<br />

<strong>races</strong>.<br />

Après avoir passé rapidement en revue les arguments inconsistants, j’arrive à la<br />

véritable citadelle scientifique des Unitaires. Ils possèdent un argument d'une grande<br />

force, et je l'ai réservé pour le dernier : je veux dire la facilité avec laquelle les différents<br />

rameaux de l'espèce humaine produisent des hybrides, et la fécondité de ces mêmes<br />

hybrides.<br />

1 Prichard, Histoire natur. de l'homme, t. I, p. 168.<br />

2 Prichard, Id., ibid., t. II, p. 180 et passim.<br />

3 Ni les Suisses ni les Tyroliens, ni les Highlanders de l'Écosse, ni les Slaves des Balkans, ni les<br />

tribus de l'Hymalaya n'offrent l'aspect monstrueux des Quichuas.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!