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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 382<br />

noblesse rétroactive, il n'est pas possible d'assigner la même origine à la forme<br />

patriarcale choisie par le gouvernement de l'empire du Milieu. Dans une conjoncture<br />

aussi grave que le choix d'une formule politique, comme il s'agit de satisfaire, non pas à<br />

des théories de personnes, ni à des idées acquises, mais à ce que les besoins des <strong>races</strong>,<br />

qui, combinées ensemble, forment l’État, réclament le plus impérieusement, il faut que<br />

ce soit la raison publique qui juge et décide, admette ou retienne en dernier ressort ce<br />

qu'on lui propose, et l'erreur ne dure jamais qu'un temps. À la Chine, la formule gouvernementale<br />

n'ayant reçu, dans le cours des siècles, que des modifications partielles<br />

sans être jamais atteinte dans son essence, elle doit être considérée comme conforme à<br />

ce que voulait le génie national.<br />

Le législateur prit pour type de l'autorité le droit du père de famille. Il établit<br />

comme un axiome inébranlable que ce principe était la force du corps social, et que,<br />

l'homme pouvant tout sur les enfants mis au monde, nourris et élevés par lui, de même<br />

le prince avait pleine autorité sur ses sujets, que, comme des enfants, il surveille, garde<br />

et défend dans leurs intérêts et dans leurs vies. Cette notion, en elle-même, et si on<br />

l'envisage d'une certaine façon, n'est pas, à proprement parler, chinoise. Elle appartient<br />

très bien à la race ariane, et, précisément, parce que, dans cette race, chaque individu<br />

isolé possédait une importance qu'il ne paraît jamais avoir eue dans les multitudes<br />

inertes des peuples jaune et noir, l'autorité de l'homme complet, du père de famille, sur<br />

ses membres, c'est-à-dire sur les personnes groupées autour de son foyer, devait être le<br />

type du gouvernement.<br />

Où l'idée s'altère aussitôt que le sang arian se mêle à d'autres espèces qu'à des<br />

blancs, c'est dans les conséquences diverses tirées de ce premier principe. – Oui, disait<br />

l'Arian hindou, ou sarmate, ou grec, ou perse, ou mède, et même le Celte, oui, l'autorité<br />

paternelle est le type du gouvernement politique ; mais c'est cependant par une fiction<br />

que l'on rapproche ces deux faits. Un chef d'État n'est pas un père : il n'en a ni les<br />

affections ni les intérêts. Tandis qu'un chef de famille ne veut que très difficilement, et<br />

par une sorte de renversement des lois naturelles, le mal de sa progéniture, il se peut<br />

fort bien faire que, sans même être coupable, le prince dirige les tendances de la<br />

communauté d'une façon trop nuisible aux besoins particuliers de chacun, et, dès lors,<br />

la valeur de l'homme arian, sa dignité est compromise ; elle n'existe plus ; l'Arian n'est<br />

plus lui-même : ce n'est plus un homme.<br />

Voilà le raisonnement par lequel le guerrier de race blanche arrêtait tout court le<br />

développement de la théorie patriarcale, et, en conséquence, nous avons vu les<br />

premiers rois des États hindous n'être que des magistrats électifs, pères de leurs sujets<br />

dans un sens très restreint et avec une autorité fort surveillée. Plus tard, le rajah prit<br />

des forces. Cette modification dans la nature de sa puissance ne se réalisa que lorsqu'il<br />

commanda bien moins à des Arians qu'à des métis, qu'à des noirs, et il eut d'autant<br />

moins la main libre qu'il voulut faire agir son sceptre sur des sujets plus blancs. Le

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