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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 460<br />

Titans commencèrent à pénétrer dans la Grèce. Mais les croyances qui leur avaient<br />

succédé, assez spiritualistes encore, perdirent pied de plus en plus. Kronos, usurpateur,<br />

suivant la formule théologique, du sceptre d'Ouranos, fut à son tout détrôné<br />

par Jupiter. Des sanctuaires s'ouvrirent à l'infini, des pontificats inconnus jadis<br />

trouvèrent des croyants, et les rites les plus extravagants s'emparèrent de la faveur<br />

générale. On appelle, dans les écoles, cette fièvre d'idolâtrie l'aurore de la civilisation.<br />

Je n'y contredis pas : il est certain que le génie asiatique était aussi mûr et même<br />

pourri que le génie arian-grec était inexpérimenté et ignorant de ses voies futures. Ce<br />

dernier, encore étourdi de la longue traite que venaient de faire ses auteurs mâles à<br />

travers tant de pays et de hasards, n'avait pas encore trouvé le loisir de se raffiner. Je<br />

ne doute cependant pas que, s'il avait eu assez de temps pour se reconnaître avant de<br />

tomber sous l'influence assyrienne, il n'eût agi mieux, et de façon à devancer la<br />

civilisation européenne. Il aurait pu faire entrer une plus grande part de son originalité<br />

dans les destinées des peuples helléniques. Peu-être aura-il donné moins de hauteur à<br />

leurs triomphes artistiques ; mais leur vie politique, plus digne, moins agitée, plus<br />

noble, plus respectable, aurait été beaucoup plus longue. Malheureusement, les masses<br />

arianes-grecques n'étaient pas comparables en nombre aux immigrations d'Asie 1 .<br />

Je ne date pas la révolution opérée dans les instincts des nations grecques du jour<br />

où se firent les mélanges avec les colonisations sémitiques, ou les établissements des<br />

Doriens dans le Péloponèse, et, plus anciennement, ceux des Ioniens dans l'Attique. Je<br />

me contente de partir du moment où les résultats de tous ces faits modifièrent la<br />

pondération des <strong>races</strong>. Alors l'ancien gouvernement monarchique prit fin. Cette forme<br />

de royauté équilibrée avec une grande liberté individuelle, par l'accord des pouvoirs<br />

publics, ne convenait plus au tempérament passionné, irréfléchi, incapable de modération,<br />

de la race métisse alors produite. Désormais, il fallait du nouveau. L'esprit<br />

asiatique était en état d'imposer à ce qui restait d'esprit arian un compromis conforme à<br />

ses besoins, et il put, tant il était fort, ne laisser à son associé que des apparences pour<br />

satisfaire ce goût de liberté si indélébile dans la nature blanche, que, quand la chose<br />

n'existe pas, c'est alors surtout qu'on cherche à mettre le mot en relief.<br />

Au lieu de la pondération, on voulut de l'excessif. Le génie de Sem poussait à<br />

l'absolutisme complet. Le mouvement était irrésistible. Il ne s'agissait que de savoir<br />

entre quelles mains la puissance allait résider. La confier, telle qu'on la voulait faire, à<br />

un roi, à un citoyen élevé au-dessus de tous les autres, c'était demander l'impossible à<br />

des groupes hétérogènes qui n'avaient pas assez d'unité pour se réunir sur un terrain<br />

1 On a fait d'immenses progrès dans la compréhension de la mythologie hellénique. La distinction est<br />

parfaitement établie entre les dogmes, les cultes et les rites venus d'Asie et ceux qui ont eu leurs<br />

sources dans des notions européennes. Ce qui reste à faire maintenant est d'une grande difficulté,<br />

mais aussi d'un grand intérêt. On sait que les mystères cabires et telchines sont sémitiques, et que<br />

l'oracle dodonéen est, pour le fond du moins, d'institution septentrionale. Ce qu'il faudrait<br />

maintenant, c'est séparer les données arianes des mélanges finnois. La proportion de ces éléments<br />

religieux divers, sémitique, arian, finnique, donnerait la composition exacte du sang grec.

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