06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 403<br />

Dans la seconde, il faut mettre le japon, la Corée, le Laos au dernier rang.<br />

La troisième comprend, avec des modifications infinies dans la mesure où est<br />

acceptée chacune des deux civilisations contendantes, le Népaul, le Boutan, les deux<br />

Thibets, le royaume de Ladakh, les États de l'Inde transgangétique et une partie de<br />

l'archipel de la mer des Indes, de telle sorte que, d'île en île, de groupe en groupe, les<br />

populations malaises ont fait circuler jusqu'à la Polynésie des inventions chinoises ou<br />

hindoues, qui vont s'effaçant davantage à mesure que le mélange avec le sang de l'une<br />

des deux <strong>races</strong> initiatrices diminue.<br />

Nous avons vu Ninive rayonner sur Tyr, et, par Tyr, sur Carthage, inspirer les<br />

Himyarites, les enfants d'Israël, et perdre d'autant plus son action sur ces pays, que<br />

l'identité des <strong>races</strong> était plus troublée entre eux et elle. Pareillement nous avons vu<br />

l'Égypte envoyer la civilisation à l'Afrique intérieure. Les sociétés secondaires de l'Asie<br />

présentent, avec le même spectacle, l'observation rigoureuse des mêmes lois.<br />

À Ceylan, à Java, à Bali, des émigrations brahmaniques très anciennes apportèrent<br />

le genre de culture particulier à l'Inde et le système des castes. Ces colonisations, de<br />

plus en plus restreintes, à mesure que les rivages du Dekkhan s'éloignaient,<br />

s'échelonnèrent aussi en mérite. Les plus lointaines, où le sang hindou était en moindre<br />

abondance, furent aussi les plus imparfaites 2 .<br />

Longtemps avant l'arrivée des Arians, des invasions de peuples jaunes étaient<br />

venues modifier le sang des aborigènes noirs, et les métis malais, en plusieurs lieux,<br />

avaient même commencé déjà à se substituer aux tribus purement mélaniennes. Ce fut<br />

une raison déterminante pour que les sociétés dérivées, formées plus tard sous<br />

l'influence des métis blancs, ne ressemblassent pas, malgré tous les efforts des initiateurs,<br />

à celle des pays où la race noire pure servait de base. Le naturel malais, plus<br />

froid, plus raisonneur, plus apathique, s'accommoda mal de la séparation des castes, et<br />

aussitôt qu'apparut le bouddhisme, cette religion grossière réussit vite à s'implanter au<br />

milieu des multitudes à demi jaunes. Quels succès ne devait-elle pas obtenir auprès de<br />

celles dont les éléments étaient plus libres encore de principes mélaniens. Ceylan et<br />

java restèrent longtemps les citadelles de la foi de Bouddha. Comme le principe arian<br />

hindou existait dans ces deux îles, le culte de Sakya y resta assez noble. Il construisit<br />

de beaux monuments à Java, témoins ceux de Boro-Budor, de Madjapahit, de<br />

Brambanan, et, ne s'écartant pas trop, ne dégénérant pas d'une manière complète des<br />

données intellectuelles qui font la gloire de l'Inde, il donna naissance à une littérature<br />

remarquable, où se trouvaient mêlées les idées brahmaniques et celles du nouveau<br />

1 Les coutumes et la religion brahmaniques se sont, jusqu'ici, conservées à Bali pures de tout mélange<br />

mahométan ou européen. C'est, au jugement de Raffes, l'image vivante de ce qu'était Java avant sa<br />

conversion par les musulmans. (W. v. Humboldt, Ueber die Kawi-Sprache, t. I, p. 111.)<br />

2 Guillaume de Humboldt, Ueber die Kawi-Sprache.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!