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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 231<br />

wanika 1 . Toutes ces langues présentent des caractères nettement sémitiques. Il faut<br />

leur adjoindre encore le suahili, qui ouvre à son tour un autre coin de l'horizon.<br />

C'est une langue cafre, et le peuple qui en parle les dialectes, jadis borné, dans<br />

l'opinion des Européens, aux territoires les plus méridionaux de l'Afrique, s'étend maintenant,<br />

pour nous, 5° plus au nord, jusque par delà Monbaz 2 . Il atteint l'Abyssinie,<br />

confesse, lui noir et non pas nègre, une communauté fondamentale d'idiome avec des<br />

tribus purement nègres, telles que les Suahilis proprement dits, les Makouas et les<br />

Monjous. Enfin, les Gallas parlent tous des dialectes qui se rapprochent du cafre 3 .<br />

Ces observations ne s'arrêtent pas là. On est en droit d'y ajouter ce dernier mot, de<br />

la plus haute importance : tout le continent d'Afrique, du sud au nord et de l'est à<br />

l'ouest, ne connaît qu'une seule langue, ne parle que des dialectes d'une même origine.<br />

Dans le Congo comme dans la Cafrerie et l'Angola, sur tout le pourtour des côtes, on<br />

retrouve les mêmes formes et les mêmes racines 4 . La Nigritie, qui n'a pas encore été<br />

étudiée, et le patois des Hottentots, restent, provisoirement, en dehors de cette<br />

affirmation, mais ne la réfutent pas.<br />

Maintenant, récapitulons. 1° Tout ce qu'on connaît des langues de l'Afrique, tant de<br />

celles qui appartiennent aux nations noires que de celles qui sont parlées par les tribus<br />

nègres, se rapporte à un même système ; 2° ce système présente les caractères principaux<br />

du groupe sémitique dans un plus grand état de perfection que dans ce groupe<br />

même ; 3° plusieurs des langues qui en ressortent sont classées hardiment, par ceux qui<br />

les étudient, dans le groupe sémitique.<br />

En faut-il davantage pour reconnaître que ce groupe, tant dans ses formes que dans<br />

ses lacunes, puise ses raisons d'exister au fond des éléments ethniques qui le composent,<br />

c'est-à-dire dans les effets d'une origine blanche absorbée au sein d'une proportion<br />

infiniment forte d'éléments mélaniens ?<br />

1<br />

Ewald, loc. cit., p. 422, pense que le saho s'est séparé des autres langues sémitiques dans une<br />

antiquité incommensurable. Il se sert de ce mot séparé, parce qu'il part de la supposition que le<br />

foyer sémitique est en Asie. Cependant, frappé du monde d'idées que soulève l'examen des langues<br />

noires, il s'écrie : « Quelles clartés nouvelles nous sont présentées par l'existence de pareilles<br />

« langues sur le continent africain, au point de vue de l'histoire primitive des peuples et des idiomes<br />

« sémitiques ! » M. Ewald ne se trompe pas, c'est toute une révélation.<br />

2<br />

Pott, ouvr. cité, t. II, p. 8.<br />

3<br />

Pott, ouvr. cité, loc. cit.<br />

4<br />

Cette opinion, basée sur les travaux des missionnaires et des voyageurs, et en particulier ceux de<br />

d'Abbadie et de Krapf, trouve de vigoureux propagateurs dans M. de la Gabelentz, Zeitschrift d. m.<br />

Gesellsch., t. I, p. 238 ; M. Ewald, dans son beau mémoire sur la langue saho ; M. Krapf,<br />

directement, dans un <strong>essai</strong> intitulé : Von der afrikanischen Ostküste (même recueil, t. III, p. 311),<br />

et M. Pott, dont l'autorité est si grande en un pareil sujet. Ritter et Carus partagent le même avis<br />

(Erdkunde ; Ueber ungleiche Befæhigung der Menschbeitsstæmme, p. 34.)

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