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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 383<br />

sentiment politique de la race ariane ne répugne donc pas absolument à la fiction<br />

patriarcale : seulement, il la commente d'une façon précautionneuse.<br />

Ce n'est pas, du reste, chez les seuls Arians hindous que nous avons déjà observé<br />

l'organisation des pouvoirs publics. Les États de l'Asie antérieure et la civilisation du<br />

Nil nous ont offert également l'application de la formule patriarcale. Les modifications<br />

qui y furent apportées à l'idée primitive se montrent non seulement très différentes de<br />

ce qu'on voit en Chine, elles le sont beaucoup aussi de ce qui s'observa dans l'Inde.<br />

Beaucoup moins libérale que dans ce dernier pays, la notion du gouvernement paternel<br />

était commentée par des populations étrangères aux sentiments raisonnables et élevés<br />

de la race dominante. Elle ne put être l'expression d'un despotisme paisible comme en<br />

Chine, parce qu'il s'agissait de dompter des multitudes mal disposées pour comprendre<br />

l'utile, et ne se courbant que devant la force brutale. La puissance fut donc, en Assyrie,<br />

terrible, impitoyable, armée du glaive, et se piqua surtout de se faire obéir. Elle n'admit<br />

pas la discussion et ne se laissa pas limiter. L'Égypte ne parut pas aussi rude. Le sang<br />

arian maintint là une ombre de ses prétentions, et les castes, moins parfaites que dans<br />

l'Inde, s'entourèrent pourtant, surtout les castes sacerdotales, de certaines immunités,<br />

de certains respects qui, ne valant pas ceux de l'Aryavarta, gardaient encore quelque<br />

reflet des nobles exigences de l'espèce blanche. Quant à la population noire, elle fut<br />

constamment traitée par les Pharaons comme la tourbe qui lui était parente l'était sur<br />

l'Euphrate, le Tigre, et aux bords de la Méditerranée.<br />

La formule patriarcale, s'adressant à des nègres, n'eut donc affaire qu'à des vaincus<br />

insensibles à tout autre argument qu'à ceux de la violence, elle devint lourdement,<br />

absolument despotique, sans pitié, sans limite, sans relâche, sans restriction, si ce n'est<br />

la révolte sanguinaire.<br />

En Chine, la seconde partie de la formule fut bien différente. À coup sûr, la famille<br />

ariane qui l'apportait n'avait pas lieu de se d<strong>essai</strong>sir des droits et des devoirs du<br />

conquérant civilisateur pour proclamer sa conclusion propre. Ce n'était pas plus<br />

possible que tentant ; mais la conclusion noire ne fut pas adoptée non plus, par cette<br />

raison que les populations indigènes avaient un autre naturel et des tendances bien<br />

spéciales.<br />

Le mélange malais, c'est-à-dire le produit du sang noir mêlé au type jaune, était<br />

l'élément que les kschattryas immigrants avaient à dompter, à assujettir, à civiliser, en<br />

se mêlant à lui. Il est à croire que, dans cet âge, la fusion des deux <strong>races</strong> inférieures était<br />

loin d'être aussi complète qu'on le voit aujourd'hui, et que, sur bien des points du midi<br />

de la Chine, où les civilisateurs hindous opéraient, des tribus, des fragments de tribus<br />

ou même des individualités de chaque espèce demeuraient encore à peu près pures et<br />

tenaient en échec le type opposé. Cependant il ressortait de ce mélange imparfait des<br />

besoins, des sentiments, en bloc très analogues à ceux qui ont pu se produire plus tard<br />

comme résultats d'une fusion achevée, et les blancs se voyaient là aux prises avec des

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