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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 397<br />

d'un même étendard et de les faire concourir quelque temps vers un seul but. Sans la<br />

présence et la conjonction heureuse des principes blancs répandus dans des multitudes<br />

jaunes, il est complètement impossible de se rendre compte de la formation des grandes<br />

armées envahissantes qui, à différentes époques, sont sorties de l'Asie centrale avec les<br />

Huns, les Mongols de Djinghiz-khan, les Tatares de Timour, toutes multitudes<br />

coalisées et nullement homogènes.<br />

Si, dans ces agglomérations, les tribus dominantes possédaient leur initiative, en<br />

vertu d'une réunion fortuite d'éléments blancs jusque-là trop disséminés pour agir, et<br />

qui, en quelque sorte, galvanisaient leur entourage, la richesse de ces éléments n'était<br />

pourtant pas suffisante pour douer les masses qu'ils entraînaient d'une bien grande<br />

aptitude civilisatrice, ni même pour maintenir, dans l'élite de ces masses, la puissance<br />

de mouvement qui les avait élevées à la vie de conquêtes. Qu'on se figure donc ces<br />

triomphateurs jaunes animés, je dirai presque enivrés par le concours accidentel de<br />

quelques immixtions blanches en dissolution dans leur sein, exerçant dès lors une<br />

supériorité relative sur leurs congénères plus absolument jaunes. Ces triomphateurs ne<br />

sont pas cependant assez rehaussés pour fonder une civilisation propre. Ils ne feront<br />

pas comme les peuples germaniques, qui, débutant par adopter la civilisation romaine,<br />

l'ont transformée bientôt en une autre culture tout originale. Ils n'ont pas la valeur<br />

d'aller jusque-là. Seulement, ils possèdent un instinct assez fin qui leur fait comprendre<br />

les mérites de l'ordre social, et, capables ainsi du premier pas, ils se tournent<br />

respectueusement vers l'organisation qui régit des peuples jaunes comme eux-mêmes.<br />

Cependant, s'il y a parenté, affinité entre les nations demi-barbares de l'Asie<br />

centrale et les Chinois, il n'y a pas identité. Chez ces derniers, le mélange blanc et<br />

surtout malais se fait sentir avec beaucoup plus de force, et, par conséquent, l'aptitude<br />

civilisatrice est bien autrement active. Au sein des autres, il y a un goût, une partialité<br />

pour la civilisation chinoise, toutefois moins pour ce qu'elle a conservé d'arian que pour<br />

ce qui est corrélatif, en elle, au génie ethnique des Mongols. Ceux-ci sont donc toujours<br />

des barbares aux yeux de leurs vaincus, et plus ils font d'efforts afin de retenir les<br />

leçons des Chinois, plus ils se font mépriser. Se sentant ainsi isolés au milieu de<br />

plusieurs centaines de millions de sujets dédaigneux, ils n'osent pas se séparer, ils se<br />

concentrent sur des points de ralliement, ils ne renoncent pas, ils n'osent pas renoncer<br />

à l'usage des armes, et comme cependant la manie d'imitation qui les travaille les a<br />

poussés en plein dans la mollesse chinoise, un jour vient où, sans racines dans le pays,<br />

bien que nés de ses femmes, un coup d'épaule suffit pour les pousser dehors. Voilà<br />

l'histoire des Mongols. Ce sera également celle des Mantchous.<br />

Afin d'apprécier la vérité de ce que j'avance, touchant le goût des dominateurs<br />

jaunes de l'Asie centrale pour la civilisation chinoise, il suffit de considérer ces<br />

nomades dans leurs conquêtes, autres que celles du Céleste Empire. En général, on a

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