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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 480<br />

« L'une richement parée à la mode des Perses, l'autre selon la coutume des<br />

« Doriens. Toutes deux dépassant en majesté les autres femmes. Sam défaut dans<br />

« leur beauté. Toutes deux sœurs d'une même race 1 . »<br />

Malgré l'issue inespérée de la guerre persique, la Grèce était contrainte par la<br />

puissance sémitique de son sang de se rallier tôt ou tard aux destinées de l'Asie, elle qui<br />

avait subi si longtemps l'influence de cette contrée.<br />

En vérité la conclusion fut telle ; mais les surprises continuèrent, et le résultat fut<br />

produit d'une manière différente encore de ce qu'on se croyait en droit d'attendre.<br />

Aussitôt après la retraite des Perses, l'influence de la cour de Suze avait repris sur<br />

les cités helléniques ; comme auparavant, les ambassadeurs royaux donnaient des<br />

ordres. Ces ordres étaient suivis. Les nationalités locales s'exaspérant dans leur haine<br />

réciproque, ne négligeant rien pour s'entre-détruire, le moment approchait où la Grèce<br />

épuisée allait se réveiller province perse, peut-être bien heureuse de l'être et de<br />

connaître ainsi le repos.<br />

De leur côté, les Perses, avertis par leurs échecs, se conduisaient avec autant de<br />

prudence et de sagesse que leurs petits voisins en montraient peu. Ils avaient soin<br />

d'entretenir dans leurs armées des corps nombreux d'auxiliaires hellènes ; ils les<br />

affectionnaient à leur service en les payant bien, en ne leur ménageant pas les honneurs.<br />

Souvent ils les employaient avec profit contre les populations ioniennes, et ils avaient<br />

alors la secrète satisfaction de ne pas voir s'alarmer la conscience calleuse de leurs<br />

mercenaires. Ils ne manquaient jamais d'incorporer dans ces troupes les bannis jetés<br />

sous leur protection par les révolutions incessantes de l'Attique, de la Béotie, du<br />

Péloponèse ; hommes précieux, car leurs villes natales étaient précisément celles contre<br />

qui s'exerçaient de préférence leur courage et leurs talents militaires. Enfin quand un<br />

illustre exilé, homme d'État célèbre, guerrier renommé, écrivain d'influence, rhéteur<br />

admiré, se réclamait du grand roi, les profusions de l'hospitalité n'avaient pas de<br />

bornes ; et qu'un revirement politique ramenât cet homme dans son pays, il rapportait<br />

au fond de sa conscience, fût-ce involontairement, un bout de chaîne dont l'extrémité<br />

était rivée au pied du trône des Perses. Tels étaient les rapports des deux nations. Le<br />

gouvernement raisonnable, ferme, habile de l'Asie avait certainement gardé plus de<br />

qualités arianes que celui des cités grecques méridionales, et celles-ci étaient à la veille<br />

d'expier durement leurs victoires de parade, lorsque l'état de faiblesse inouïe où elles<br />

gémissaient fut justement ce qui amena la péripétie la plus inattendue.<br />

Tandis que les Grecs du sud se dégradaient en s'illustrant, ceux du nord, dont on ne<br />

parlait pas, et qui passaient pour des demi-barbares, bien loin de décliner, grandissaient<br />

à tel point, sous l'ombre de leur système monarchique, qu'un matin, se trouvant assez<br />

1 Eschyle, les Perses.

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