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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 406<br />

les Birmans 1 . Au Népaul, des invasions modernes ont également donné de la puissance<br />

au brahmanisme, mais quel brahmanisme ! Aussi imparfait que la race jaune a pu le<br />

rendre.<br />

Au nord, vers le centre des chaînes de l'Hymalaya, dans ce dédale de montagnes où<br />

les deux Thibets ont établi les sanctuaires du bouddhisme lamaïque, commencent les<br />

imitations inadmissibles des doctrines de Sakya qui atteignent, en s'altérant, jusqu'aux<br />

rivages de la mer Glaciale, presque jusqu'au détroit de Behring.<br />

Des invasions arianes, de différentes époques, ont laissé, au fond de ces montagnes,<br />

de nombreuses tribus mêlées de près au sang jaune. C'est là qu'il faut chercher la source<br />

de la civilisation thibétaine et la cause de l'éclat qu'elle a jeté. L'influence chinoise est<br />

venue, de bonne heure, combattre sur ce terrain le génie de la famille hindoue, et,<br />

soutenue par la majorité des éléments ethniques, elle a naturellement beaucoup gagné<br />

de terrain et en gagne chaque jour davantage.<br />

La culture hindoue est en perte visible autour de Hlassa 2 .<br />

Plus haut, vers le nord, elle cesse bientôt d'apparaître, lorsque s'ouvrent les steppes<br />

parcourues par les grandes nations nomades de l'Asie centrale. La contrefaçon des idées<br />

chinoises règne seule, dans ces froides régions, avec un bouddhisme réformé, à peu près<br />

complètement dépouillé d'idées hindoues.<br />

Je ne saurais trop le répéter : on s'est représenté comme beaucoup plus barbares<br />

qu'ils ne le sont, et surtout qu'ils ne l'étaient, ces puissants amas d'hommes qui ont<br />

influé si fort, sous Attila, sous Djen-ghiz-khan, à l'époque de Timour le Boiteux, sur<br />

les destinées du monde, même du monde occidental. Mais, en revendiquant plus de<br />

justice pour les cavaliers jaunes des grandes invasions, je conviens que leur culture<br />

ont, d'un commun accord, adopté ce genre de connaissances pour le criterium le plus irréfragable de<br />

la moralité et de l'intelligence d'un peuple.<br />

1 Le brahmanisme s'étend jusqu'au Tonkin ; il y est, à la vérité, très défiguré. (Ritter, ibid., p. 956.)<br />

2 Ritter, Erdkunde, Asien, t. III, p. 238, 273 et pass., 744. Les idées religieuses du Thibet portent<br />

témoignage de l'extrême mélange de la race. On y remarque des notions hindoues, des t<strong>races</strong> de<br />

l'ancien culte idolâtrique du pays, puis des inspirations chinoises, enfin, s'il faut en croire un<br />

missionnaire moderne, M. Huc, des t<strong>races</strong> probables de catholicisme importées au XVI e siècle par<br />

des moines européens et acceptées dans la réforme de Tsong-Kaba. (Souvenirs d'un voyage dans la<br />

Tartarie, le Thibet et la Chine, t. I.) – Au X e siècle, une grande invasion de Kalmoucks et de<br />

Dzoungars avait presque anéanti le bouddhisme. (Ritter, Erdkunde, Asien, t. III, p. 242.) – Depuis<br />

cette époque, et particulièrement sous le règne réparateur de Srong-dzan-gambo, il y a eu quelques<br />

immigrations de religieux venus du nord de l'Inde, c'est-à-dire du Bouran et du Népaul. (Ritter,<br />

ibid., p. 278.) Mais, désormais, c'est le sens chinois qui domine et progresse chaque jour<br />

davantage. La double origine de la civilisation actuelle du Thibet est très bien symbolisée par<br />

l'histoire du mariage de Srong-dzan-gambo. Ce monarque épousa deux femmes, l'une que les<br />

chroniques appellent Dara-Nipol, la Blanche, et qui était fille du souverain du Népaul ; l'autre,<br />

nommée Dara-wen-tching, la Verte, qui venait du palais impérial de Péking. Hlassa fut fondée sous<br />

l'influence de ces deux reines, et l’architecture des monuments de cette ville est tout à la fois<br />

chinoise et hindoue. (Ritter, ibid., p. 238.)

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