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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 351<br />

de l'Yémen, leur séjour était, pour ainsi dire, permanent. Aussi les brillants États de<br />

leur péninsule regorgeaient de trésors, de magnificences et de plaisirs, résultats d'une<br />

civilisation développée sous des règles strictes à la vérité, mais que le caractère national<br />

rendait douces et paternelles. C'est, du moins, le sentiment qu'on éprouve à la lecture<br />

des grandes épopées historiques et des légendes religieuses fournies par le bouddhisme.<br />

La civilisation ne se bornait pas à ces brillants effets externes. Fille de la science<br />

théologique, elle avait puisé à cette source le génie des plus grandes choses, et on peut<br />

dire d'elle ce que les alchimistes du moyen âge pensaient du grand œuvre, dont le<br />

moindre mérite était de faire de l'or. Avec tous ses prodiges, avec tous ses travaux, avec<br />

ses revers si noblement supportés, ses victoires si sagement mises à profit, la civilisation<br />

hindoue considérait comme la moindre partie d'elle-même ce qu'elle accomplissait<br />

de positif et de visible, et, à ses yeux, ses seuls triomphes dignes d'estime commençaient<br />

au delà du tombeau.<br />

Là était le grand point de l'institution brahmanique. En établissant les catégories<br />

dans lesquelles elle divisait l'humanité, elle se faisait fort de se servir de chacune pour<br />

perfectionner l'homme, et l'envoyer, à travers le redoutable passage dont l'agonie est la<br />

porte, soit à une destinée supérieure, s'il avait bien vécu, soit, dans le cas contraire, à<br />

un état dont l'infériorité donnait du temps au repentir. Et quelle n'est pas la puissance<br />

de cette conception sur l'esprit du croyant, puisque aujourd’hui même l'Hindou des<br />

castes les plus viles, soutenu, presque enorgueilli par l'espérance de renaître à un rang<br />

meilleur, méprise le maître européen qui le paye, ou le musulman qui le frappe, avec<br />

autant d'amertume et de sincérité que peut le faire un kschattrya ?<br />

La mort et le jugement d'outre-tombe sont donc les grands points de la vie d'un<br />

Hindou, et on peut dire, à l'indifférence avec laquelle il porte communément l'existence<br />

présente, qu'il n'existe que pour mourir. Il y a là des similitudes évidentes avec cet<br />

esprit sépulcral de l'Égypte, tout porté vers la vie future, la devinant et, en quelque<br />

façon, l'arrangeant à l'avance. Le parallèle est facile, ou mieux, les deux ordres d'idées se<br />

coupent à angle droit et partent d'un sommet commun. Ce dédain de l'existence, cette<br />

foi solide et délibérée dans les promesses religieuses, donnent à l'histoire d'une nation<br />

une logique, une fermeté, une indépendance, une sublimité que rien n'égale. Quand<br />

l'homme vit à la fois, par la pensée, dans les deux mondes, et, en embrassant de l’œil et<br />

de l'esprit ce que les horizons du tombeau ont de plus sombre pour l'incrédule, les<br />

illumine d'éclatantes espérances, il est peu retenu par les craintes ordinaires aux<br />

sociétés rationalistes, et, dans la poursuite des affaires d'ici-bas, il ne compte plus<br />

comme les noms hébraïques des marchandises qui en provenaient sont sanscrits et non dekkhaniens,<br />

il s'ensuit que les hautes castes du pays étaient arianes au temps où les vaisseaux de Salomon les<br />

visitaient. (Ibid.) Il faut aussi remarquer ici que les plus anciennes colonisations arianes, dans le sud<br />

de l'Inde, eurent lieu sur les côtes de la mer, ce qui indique clairement que leurs fondateurs étaient,<br />

en même temps, des navigateurs. (Ouvrage cité, p. 537). Il est très probable qu'arrivés de bonne<br />

heure aux embouchures de l'Indus, ils y établirent leurs premiers empires, tels que celui de Pôtâla.<br />

(Ibid., p. 543.)

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