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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 396<br />

Autre point encore. Nous avons d'abord vu la race malaise recevant dans le Yunnan<br />

les premières leçons des Arians en s'alliant avec eux ; puis, par les conquêtes et les<br />

adjonctions de toute nature, la famille jaune s'augmenta rapidement et finit par ne pas<br />

moins neutraliser, dans le plus grand nombre des provinces de l'empire, les métis<br />

mélaniens, qu'elle ne transformait, en la divisant, la vertu de l'espèce blanche. Il en<br />

résulta pendant quelque temps un défaut d'équilibre manifesté par l'apparition de<br />

quelques coutumes tout à fait barbares.<br />

Ainsi, dans le nord, des princes défunts furent souvent enterrés avec leurs femmes<br />

et leurs soldats, usages certainement empruntés à l'espèce finnoise 1 . On admit aussi<br />

que c'était une grâce impériale que d'envoyer un sabre à un mandarin disgracié pour<br />

qu'il pût se mettre à mort lui-même 2 . Ces t<strong>races</strong> de dureté sauvage ne tinrent pas. Elles<br />

disparurent devant les institutions restées de la race blanche et ce qui survivait encore<br />

de son esprit. À mesure que de nouvelles tribus jaunes se fondaient dans le peuple<br />

chinois, elles en prenaient les mœurs et les idées. Puis, comme ces idées se trouvaient<br />

désormais partagées par une plus grande masse, elles allaient diminuant de force, elles<br />

s'émoussaient, la faculté de grandir et de se développer leur était ravie, et la stagnation<br />

s'étendait irrésistiblement.<br />

Au XIII e siècle de notre ère, une terrible catastrophe ébranla le monde asiatique. Un<br />

prince mongol, Témoutchin, réunit sous ses étendards un nombre immense de tribus de<br />

la haute Asie, et, entre autres conquêtes, commença celle de la Chine, terminée par<br />

Koubilaï. Les Mongols, se trouvant les maîtres, accoururent de toutes parts, et l'on se<br />

demande pourquoi, au, lieu de fonder des institutions inventées par eux, ils s'empressèrent<br />

de reconnaître pour bonnes les inspirations des mandarins ; pourquoi ils se mirent<br />

sous la direction de ces vaincus, se conformèrent de leur mieux aux idées du pays, se<br />

piquèrent de se civiliser à la façon chinoise, et finirent, au bout de quelques siècles,<br />

après avoir ainsi côtoyé plutôt qu'embrassé l'empire, par se faire chasser<br />

honteusement.<br />

Voici ce que je réponds. Les tribus mongoles, tatares et autres qui formaient les<br />

armées de Djinghiz-khan, appartenaient, en presque totalité, à la race jaune. Cependant<br />

comme, dans une antiquité assez lointaine, les principales branches de la coalition,<br />

c'est-à-dire les mongoles et les tatares, avaient été pénétrées par des éléments blancs,<br />

tels que ceux venus des Hakas, il en était résulté un long état de civilisation relative visà-vis<br />

des rameaux purement jaunes de ces nations, et, comme conséquence de cette<br />

supériorité, la faculté, sous des circonstances spéciales, de réunir ces rameaux autour<br />

nôtres très petits. Matouan-lin prétend que la méthode de son pays n'a pas été sans inconvénient, en<br />

rendant plus difficiles la surveillance et la bonne gestion des magistrats impériaux. D'autre part,<br />

notre système a soulevé bien des critiques. (Le Tcheou-li, t. i, Introduct., XXVIII.)<br />

1 Gaubil, Chronologie chinoise, p. 46 et pass.<br />

2 Ibid, p. 51.

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