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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 438<br />

inertes auxiliaires, il est bien probable que la muse de Platée aurait célébré d'autres<br />

vainqueurs. Quoi qu'il en soit, puisque la nation régnante ne pouvait fournir des soldats<br />

en plus grande quantité, elle était peu considérable et ne pouvait suffire à la tâche de<br />

régénérer la masse épaisse des populations asiatiques. Elle n'avait donc que la<br />

perspective d'un seul avenir : se corrompre elle-même en s'engloutissant bientôt dans<br />

leur sein.<br />

On ne découvre pas trace d'institutions fortes, destinées à créer une barrière entre<br />

les Iraniens et leurs sujets. La religion en aurait pu servir, si les mages n'avaient été<br />

animés de cet esprit de prosélytisme particulier à toutes les religions dogmatiques, et<br />

qui leur valut, bien des siècles après, la haine toute spéciale des musulmans. Ils voulurent<br />

convertir leurs sujets assyriens. Ils parvinrent à les arracher, en grande partie,<br />

aux atrocités religieuses des anciens cultes. Ce fut un succès presque regrettable : il ne<br />

fut bon ni pour les initiateurs ni pour les néophytes. Ceux-ci ne manquèrent pas de<br />

souiller le sang iranien par leur alliance, et quant à la religion meilleure qu'on leur donnait,<br />

ils la pervertirent, afin de l'accommoder à leur incurable esprit de superstition 1 .<br />

La fin des nations iraniennes était ainsi marquée bien près du jour de leur triomphe.<br />

Toutefois, tant que leur essence n'était pas encore trop mélangée, leur supériorité sur<br />

l'univers civilisé était certaine et incontestable : ils n'avaient pas de compétiteurs.<br />

L'Asie inférieure entière se soumit à leur sceptre. Les petits royaumes d'au-delà de<br />

l'Euphrate, ce rempart soigneusement entretenu par les Pharaons, furent rapidement<br />

englobés dans les satrapies. Les villes libres de la côte phénicienne s'annexèrent à la<br />

monarchie perse, avec les États des Lydiens. Un jour vint où il ne resta que l'Égypte<br />

elle-même, antique rivale qui, pour les héritiers des dynastes chaldéens, put valoir la<br />

peine d'une campagne 2 . C'était devant ce colosse vieilli que les conquérants sémites les<br />

plus vigoureux avaient constamment reculé.<br />

1 Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, t. I, p. 351 - Ce savant, en citant le passage d'Hérodote sur<br />

lequel se base cette opinion, élève quelques doutes quant à sa portée. Je me bornerai à transcrire ici<br />

l'assertion de l'historien grec ; elle suffit entièrement à mon but : « Clio, « CXXXI : Voici les<br />

coutumes qu'observent, à ma connaissance, les Perses. Leur usage « n'est pas d'élever aux dieux des<br />

statues, des temples, des autels. Ils traitent, au contraire, « d'insensés ceux qui le font. C'est, à mon<br />

avis, parce qu'ils ne croient pas, comme les « Grecs, que les dieux aient une forme humaine. Ils ont<br />

coutume de sacrifier à Jupiter sur le « sommet des plus hautes montagnes, et donnent le nom de<br />

Jupiter à toute la circonférence « du ciel. Ils font encore des sacrifices au soleil, à la lune, à la terre,<br />

au feu, à l'eau et aux « vents, et n'en offrent de tout temps qu'à ces divinités. Mais ils ont joint,<br />

dans la suite, le « culte de Vénus Céleste ou Uranie, qu'ils ont emprunté des Assyriens et des<br />

Arabes. Les « Assyriens donnent à Vénus le nom de Mylitta, les Arabes celui d'Alitta, et les Perses<br />

« l'appellent « Mitra ».. Ainsi ce culte de Mithra, qui infecta plus tard tout l'occident romain,<br />

commença par saisir les Perses. C'est, en quelque sorte, le cachet de l'invasion du sang sémitique. -<br />

Bœttiger dit que, sous le règne de Darius Ochus, le magisme s'était déjà très rapproché de<br />

l'hellénisme et du fétichisme par l'adoption du culte d'Anaïtis. (Ideen zur Kunstmythologie, t. I, p.<br />

27.)<br />

2 On a vu ailleurs les Égyptiens se défendre, ou même quelquefois attaquer, quand il le fallait<br />

absolument, au moyen de leurs troupes mercenaires. Des Grecs en faisaient le nerf. (Wilkinson,<br />

Customs and Manners, etc., t. I, p. 211.)

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