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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 150<br />

genres au moyen de mélanges, et c'est de là que dérivent, tant pour les noirs que pour<br />

les blancs et les jaunes, ce qu'on peut appeler les types tertiaires.<br />

On a relevé un fait bien digne de remarque, dont on prétend se servir aujourd'hui<br />

comme d'un critérium sûr pour reconnaître le degré de pureté ethnique d'une population.<br />

C'est la ressemblance des visages, des formes, de la constitution et, partant, des<br />

gestes et du maintien. Plus une nation serait exempte d'alliage et plus tous ses membres<br />

auraient en commun ces similitudes que j'énumère. Plus au contraire elle se serait<br />

croisée, et plus on trouverait de différences dans la physionomie, la taille, le port,<br />

l'apparence enfin des individualités. Le fait est incontestable, et le parti à en tirer est<br />

précieux ; mais ce n'est pas tout à fait celui que l'on pense.<br />

La première observation qui a fait découvrir ce fait, a eu lieu sur des Polynésiens ;<br />

or, les Polynésiens ne sont pas une race pure, tant s'en faut, puisqu'ils sont issus de<br />

mélanges différemment gradués entre les noirs et les jaunes. La transmission intégrale<br />

du type dans les différents individus n'indique donc pas la pureté de la race, mais<br />

seulement ceci : que les éléments, plus ou moins nombreux, dont cette race est composée,<br />

sont arrivés à se fondre parfaitement ensemble, de manière à ce que la combinaison<br />

en est, à la fin, devenue homogène, et que chaque individu de l'espèce n'ayant pas, dans<br />

les veines, d'autre sang que son voisin, il n'y a pas moyen qu'il en diffère physiquement.<br />

De même que les frères et sœurs se ressemblent souvent, comme provenant<br />

d'éléments semblables, ainsi, lorsque deux <strong>races</strong> productrices sont parvenues à<br />

s'amalgamer si complètement qu'il n'y a plus dans la nation de groupes ayant plus de<br />

l'essence de l'une que de l'autre, il s'établit, par équilibre, une sorte de pureté fictive, un<br />

type artificiel, et tous les nouveau-nés en apportent l'empreinte.<br />

De cette façon, le type tertiaire, dont j'ai défini le mode de formation, put avoir de<br />

bonne heure le cachet faussement attribué à la pureté absolue et vraie de race, c'est-àdire<br />

la ressemblance de ses individualités, et cela fut possible dans un délai d'autant<br />

plus court que deux variétés d'un même type furent relativement peu différentes entre<br />

elles. C'est pour ce motif que, dans une famille, si le père appartient à une nation autre<br />

que celle de la mère, les enfants ressembleront soit à l'un, soit à l'autre de leurs auteurs,<br />

et auront peine à établir une identité de caractères physiques entre eux ; tandis que, si<br />

les parents sont issus tous deux d'une même souche nationale, cette identité se<br />

produira sans aucune peine.<br />

Il est encore une loi à signaler avant d'aller plus loin : les croisements n'amènent pas<br />

seulement la fusion de deux variétés. Ils déterminent la création de caractères nouveaux,<br />

qui deviennent dès lors le côté le plus important par lequel on puisse envisager un<br />

sous-genre. On va en voir bientôt des exemples. Je n'ai pas besoin d'ajouter, ce qui<br />

s'entend assez de soi, que le développement de cette originalité nouvelle ne peut être<br />

complet sans cette condition que la fusion des types générateurs sera préalablement<br />

parfaite, sans quoi la race tertiaire ne pourrait passer pour véritablement fondée. On

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