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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 457<br />

homme, et que l'oppression, quand elle était limitée aux individus des espèces noire et<br />

jaune, n'était pas censée constituer une violation de ce dogme de la loi naturelle.<br />

Après la séparation des différentes descendances blanches, chaque nation s'étant<br />

imaginé, dans son isolement au milieu de multitudes inférieures ou métisses, être<br />

l'unique représentant de l'espèce, ne se fit aucun scrupule d'user des prérogatives de la<br />

force dans toute leur étendue, même sur les parents que l'on rencontrait et qui n'étaient<br />

plus reconnus pour tels, du moment qu'ils appartenaient à d'autres rameaux. Ainsi,<br />

bien que, dans la règle, il ne dût y avoir que des esclaves jaunes ; et noirs, il s'en fit<br />

pourtant de métis et ensuite de blancs, par une corruption de la fâcheuse prescription<br />

antique dont on avait involontairement altéré le sens, en en restreignant le bénéfice aux<br />

seuls membres de la cité.<br />

Une preuve sans réplique que cette interprétation est la bonne, c'est qu'en vertu<br />

d'une extension très anciennement appliquée, on ne voulut pas non plus pour esclaves<br />

les habitants des colonies, ni les alliés, ni les peuples avec lesquels on avait des<br />

rapports d'hospitalité ; et, plus tard encore, suivant une autre règle qui, au point de vue<br />

de la loi originelle, et dans un sens ethnique n'était qu'une assimilation arbitraire, on<br />

étendit cette franchise à toutes les nations grecques.<br />

Je vois ici une preuve que, dans l'Asie centrale, les peuples blancs, au temps de leur<br />

réunion, s'interdisaient de posséder leurs congénères, c'est-à-dire les hommes blancs ; et<br />

les Arians Grecs, observateurs incorrects de cette loi primordiale, ne consentaient pas<br />

davantage à asservir leurs congénères, c'est-à-dire leurs concitoyens.<br />

En revanche, la situation des premiers possesseurs de l'Hellade, tels que les Hélotes<br />

et les Pénestes, ressemblait à du servage 1 . La différence essentielle était que les<br />

populations soumises n'habitaient pas les demeures 2 du guerrier ainsi que les esclaves :<br />

elles vivaient sous leurs toits particuliers, cultivant le sol et payant des redevances,<br />

comparables, en ceci, aux serfs du moyen âge. Pour achever la ressemblance, au-dessus<br />

de ces manants se plaçait une espèce de bourgeoisie également exclue de l'exercice des<br />

droits politiques, mais mieux traitée et plus riche que la classe des paysans. Ces<br />

1 « As a birthright the Hellenes claimed both in peace and war, exclusive sway ; and their « kings are<br />

depicted as endued with unlimited power over the earth-born multitude. » (Mc. Cullagh. t. I, p. 6.)<br />

2 Ces demeures étaient des citadelles chevaleresques entourées de cabanes. Elles dominaient les<br />

hauteurs et étaient construites en fragments énormes de rochers. Il est très vraisemblable que les<br />

cités, à proprement parler, n'étaient que l'œuvre des colons chananéens. (Mc. Cullagh, t. I, p. 22.) -<br />

Disons à ce propos qu'en Italie on a trop longtemps attribué aux populations aborigènes ces vastes<br />

et solides constructions nommées pélasgiques ou cyclopéennes. Les tribus agricoles qui<br />

composaient ces <strong>races</strong> dites autochtones n'étaient nullement capables de concevoir ni d'exécuter de<br />

pareils labeurs, et on est d'autant plus autorisé à en reporter le mérite soit aux Arians Hellènes, soit<br />

même à leurs pères, les Titans, que, dans la Péninsule, le souvenir des murailles cyclopéennes est<br />

intimement uni à celui des Tyrrhéniens. La porte de Mycènes est aussi une construction<br />

essentiellement hellénique.

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