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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 447<br />

Après l'époque de Deucalion, à dater du seizième siècle avant Jésus-Christ 1 , les<br />

tribus fixées dans la Macédoine, l'Épire, l'Acarnanie, l'Étolie, le nord, en un mot,<br />

réunirent, à un degré tout particulier, les traits du caractère arian et furent les premières<br />

à faire connaître le nom des Hellènes.<br />

Là surtout brilla l'esprit belliqueux. Le héros thessalien, le brave aux pieds légers,<br />

reste toujours le prototype du courage hellénique. Tel que l'Iliade nous le montre, c'est<br />

un guerrier véhément, ami du danger, cherchant la lutte pour la lutte, et, dans sa religion<br />

de loyauté, ne transigeant pas avec le devoir qu'il s'impose. Ses nobles sentiments le<br />

font aimer. Les passions impétueuses qui le perdent le font plaindre. Il est digne d'être<br />

comparé aux vainqueurs de l'épopée hindoue, du Schahnameh et des chansons de geste.<br />

L'énergie était le trait de cette famille. Cette vertu, quand l'intelligence l'éclaire et la<br />

conduit, est partout désignée d'avance pour le souverain pouvoir. Le nord de la Grèce<br />

fournit toujours au midi ses soldats les meilleurs, les plus intrépides, les plus nombreux,<br />

et longtemps après que le reste du pays était étouffé sous l'élément sémitique, il<br />

s'entretenait encore dans cette région des pépinières de hardis combattants. D'autre<br />

part, il faut l'avouer, les habitants de ces contrées, si habiles à se battre, à commander, à<br />

organiser, à gouverner, ne le furent jamais à briller dans les travaux spéculatifs. Chez<br />

eux, pas d'artistes, pas de sculpteurs, de peintres, d'orateurs, de poètes, ni d'historiens<br />

célèbres. C'est tout ce que put faire le génie lyrique que de remonter du sud jusqu'à<br />

Thèbes pour y produire Pindare. Il n'alla pas au delà, parce que la race ne s'y prêtait<br />

pas, et Pindare lui-même fut une grande exception dans la Béotie. On sait ce<br />

qu'Athènes pensait de l'esprit cadméen, qui, pour n'avoir pas la langue déliée, ni la<br />

pensée fleurie, n'en suscitait pas moins des soldats mercenaires à toute l'Asie et, à<br />

l'occasion, un grand homme d'État à la patrie hellénique. Le sang de la Grèce septentrionale<br />

avait à Thèbes sa frontière 2 .<br />

Le nord fut donc toujours distingué par les instincts militaires et même grossiers de<br />

ses citoyens, et par leur génie pratique, double caractère dû incontestablement à un<br />

primordiales. Le pays au nord de l'Hémus était, pour les admirateurs d'Orphée, le berceau de la<br />

culture morale. (Pott, Encycl. Ersch u. Gruber, p. 65.)<br />

1 On s'aperçoit du premier coup d'œil combien les antiquités les plus lointaines de la Grèce sont<br />

humbles en comparaison de ce que l'on observe dans l'Inde, en Assyrie, en Égypte, même en Chine,<br />

et de ce que la Bactriane pourrait montrer. Ainsi Sicyone, ne date que de l'an 2164 avant J.-C. C'est<br />

une fondation chananéenne, et l'arrivée des Arians Hellènes, de six siècles plus tardive, rejette aux<br />

âges de maturité des sociétés primitives l'enfance encore antéhistorique de l'Hellade.<br />

2 Thèbes remplissait parfaitement l'emploi de limite entre deux <strong>races</strong>. Elle affichait sa double origine<br />

en racontant sur sa fondation deux légendes : l'une ariane, qui attribuait le fait à Amphion et à<br />

Zéthus ; l'autre sémitique, et par laquelle le Chananéen Cadmus était son premier roi. (Grote,<br />

History of Greece, t. I, p. 350).) - Ce sont ces mélanges de traditions asiatiques, helléniques-arianes<br />

et aborigènes qui ont rendu longtemps l'histoire primitive et la mythologie grecques presque<br />

incompréhensibles. Les époques savantes ont augmenté le désordre par la manie du symbolisme, de<br />

l'allégorie, et par les évhémérismes de toute espèce. Puis sont venus les modernes, qui, en<br />

généralisant les notions, ont réussi à les rendre absurdes au dernier chef.

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