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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 334<br />

Heureux les brahmanes, si le départ des nations zoroastriennes avait pu les délivrer<br />

de toute opposition ! Mais ils n'avaient encore lutté qu'avec un seul ennemi, et<br />

beaucoup d'opposants devaient s'efforcer de briser leur œuvre. Ils n'avaient expérimenté<br />

qu'une seule forme de protestation : d'autres plus redoutables allaient se révéler.<br />

Les Arians n'avaient pas cessé de graviter vers le sud et vers l'est, et ce mouvement,<br />

qui a duré jusqu'au XVIII e siècle de notre ère, et qui, peut-être même, se poursuit<br />

encore obscurément tant le brahmanisme est vivace, était suivi et, en partie, causé par<br />

la pression septentrionale d'autres populations qui arrivaient de l'ancienne patrie. Le<br />

Mahabharata raconte la grande histoire de cette tardive migration 1 . Ces nouveaux<br />

venus, sous la conduite des fils de Pandou, paraissent avoir suivi la route de leurs<br />

prédécesseurs et être venus dans l'Inde par la Sogdiane, où ils fondèrent une ville qui,<br />

du nom de leur patriarche, s'appelait Panda 2 , Quant à la race à laquelle appartenaient<br />

ces envahisseurs, le doute n'est pas permis. Le mot qui les désigne veut dire un homme<br />

blanc 3 . Les brahmanes reconnaissent, sans difficulté, ces ennemis pour des rejetons de<br />

la famille humaine, source de la nation hindoue. Ils avouent même la parenté de ces<br />

intrus avec la race royale orthodoxe des Kouravas. Leurs femmes étaient grandes et<br />

blondes, et jouissaient de cette liberté qui, chez les Teutons, bizarrerie à demi condamnée<br />

des Romains, n'était que la continuation des primitives coutumes de la famille<br />

blanche 4 .<br />

Ces Pandavas mangeaient toutes sortes de viandes, c'est-à-dire, se nourrissaient de<br />

bœufs et de vaches, suprême abomination pour les Arians hindous. Sur ce point, les<br />

réformés zoroastriens conservaient l'ancienne doctrine, et c'est une nouvelle et forte<br />

preuve rétrospective qu'un mode particulier de civilisation et une déviation commune<br />

dans les idées religieuses, avaient réuni longtemps les deux rameaux en dehors des idées<br />

primordiales de la race. Les Pandavas, irrespectueux pour les animaux sacrés, ne<br />

connaissaient pas davantage la hiérarchie des castes. Leurs prêtres n'étaient pas des<br />

brahmanes, pas même les purohitas de l'ancien temps. À ces différents titres, ils<br />

paraissaient, aux yeux des Hindous, frappés d'impureté et leur contact compromettait<br />

gravement la civilisation brahmanique.<br />

Comme on les reçut fort mal (ils ne s'attendaient pas, sans doute, à un autre<br />

accueil), une guerre s'engagea, qui eut pour théâtre tout le nord, le sud, l'est de la<br />

péninsule jusqu'à Videha et Viçala, et pour acteurs toutes les populations, tant arianes<br />

qu'aborigènes 5 . La querelle fut d'autant plus longue que les envahisseurs avaient des<br />

alliés naturels dans beaucoup de nations arianes de l'Himalaya, hostiles au régime<br />

1 Lassen, ouvr. cité, t. 1, 626 et pass.<br />

2 Ibid, p. 652.<br />

3 Ibid., p. 664.<br />

4 Ibid, p. 822.<br />

5 Ibid, p. 713.

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