06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 170<br />

par un lien indirect et très bâtard, sans quoi les Cherokees ne seraient jamais tombés<br />

dans la barbarie, et, quant aux autres peuplades moins bien douées, elles ne me représentent<br />

que le fond de la population étrangère, conquise, vaincue, agglomérée de force,<br />

sur laquelle reposait jadis l'état social. Dès lors, il n'est pas étonnant que ces détritus<br />

sociaux aient conservé, sans les comprendre, des habitudes, des lois, des rites combinés<br />

par plus habile qu'eux, et dont ils n'ont jamais su la portée et le secret, n'y devinant rien<br />

de plus qu'un objet de superstitieux respect. Ce raisonnement s'applique à la perpétuité<br />

des débris d'arts mécaniques. Les procédés qu'on y admire peuvent provenir<br />

primitivement d'une race d'élite depuis longtemps disparue. Quelquefois aussi la source<br />

en remonte plus loin. Ainsi, pour ce qui concerne l'exploitation des mines chez les<br />

Ibères, les Aquitains et les Bretons des Îles Cassitérides, le secret de cette science était<br />

dans la haute Asie, d'où les ancêtres des populations occidentales l'avaient jadis<br />

apporté dans leur émigration.<br />

Les habitants des Carolines sont les insulaires à peu près les plus intéressants de la<br />

Polynésie. Leurs métiers à tisser, leurs barques sculptées, leur goût pour la navigation<br />

et le commerce tracent entre eux et les nègres pélagiens une ligne profonde de démarcation.<br />

L'on découvre sans peine d'où leur viennent leurs talents. Ils les doivent au sang<br />

malais infusé dans leurs veines, et comme, en même temps, ce sang est loin d'être pur,<br />

les dons ethniques n'ont pu que se conserver parmi eux sans fructifier et en se<br />

dégradant.<br />

Ainsi, de ce que chez un peuple barbare il existe des t<strong>races</strong> de civilisation, il n'est<br />

pas prouvé par là que ce peuple ait jamais été civilisé. Il a vécu sous la domination<br />

d'une tribu parente et supérieure, ou bien, se trouvant dans son voisinage, il a humblement<br />

et faiblement profité de ses leçons. Les <strong>races</strong> aujourd'hui sauvages l'ont toujours<br />

été, et, à raisonner par analogie, on est tout à fait en droit de conclure qu'elles<br />

continueront à l'être jusqu'au jour où elles disparaîtront.<br />

Ce résultat est inévitable aussitôt que deux types, entre lesquels il n'existe aucune<br />

parenté, se trouvent dans un contact actif, et je n'en connais pas de meilleure démonstration<br />

que le sort des familles polynésiennes et américaines. Il est donc établi, par les<br />

raisonnements qui précèdent :<br />

1° Que les tribus actuellement sauvages l'ont toujours été, quel que soit le milieu<br />

supérieur qu'elles aient pu traverser, et qu'elles le seront toujours ; 2° que, pour qu'une<br />

nation sauvage puisse même supporter le séjour dans un milieu civilisé, il faut que la<br />

nation qui crée ce milieu soit un rameau plus noble de la même race ; 3° que la même<br />

circonstance est encore néc<strong>essai</strong>re pour que des civilisations diverses puissent non pas<br />

se confondre, ce qui n'arrive jamais, seulement se modifier fortement l'une par l'autre,<br />

se faire de riches emprunts réciproques, donner naissance à d'autres civilisations<br />

composées de leurs éléments ; 4° que les civilisations issues de <strong>races</strong> complètement<br />

étrangères l'une à l'autre ne peuvent que se toucher à la surface, ne se pénètrent jamais

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!