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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 474<br />

assyrien, retrouvé chez les Eginètes, et pratiqué dans toute la Grèce, soit des<br />

dégénérations de cet art en usage sur la côte phénicienne.<br />

Or, Phidias termina la Minerve du Parthénon l'an 438 avant J.-C. Son école<br />

commençait avec lui, et le système ancien se perpétuait à ses côtés. Ainsi l'art grec fut<br />

simplement l'art sémitique jusqu'à l'ami de Périclès, et ne forma vraiment une branche<br />

spéciale qu'avec cet artiste. Par conséquent, depuis le commencement du VII e siècle<br />

jusqu'au V e , il n'y eut pas d'originalité, et le génie national proprement dit n'exista que<br />

depuis l'an 420 environ jusqu'à l'an 322, époque de la mort d'Aristote. Il va sans dire<br />

que ces dates sont vagues, et je ne les prends que pour enfermer tout le mouvement<br />

intellectuel, celui des lettres, comme celui des arts, dans un seul raisonnement. Aussi<br />

me montré-je plus généreux que de raison. Cependant, quoi que je fasse, il n'y a de l'an<br />

420, où travaillait Phidias, à l'an 322, où mourut le précepteur d'Alexandre, qu'un<br />

espace de cent ans.<br />

Le bel âge ne dura donc qu'un éclair, et s'intercala dans un court moment où<br />

l'équilibre fut parfait entre les principes constitutifs du sang national. L'heure une fois<br />

passée, il n'y eut plus de virtualité créatrice, mais seulement une imitation souvent<br />

heureuse, toujours servile, d'un passé qui ne ressuscita pas.<br />

Je semble négliger absolument la meilleure part de la gloire hellénique, en laissant en<br />

dehors de ces calculs l'ère des épopées. Elle est antérieure à Archiloque, puisque<br />

Homère vécut au X e siècle.<br />

Je n'oublie rien. Cependant je n'infirme pas non plus mon raisonnement, et je répète<br />

que la grande période de gloire littéraire et artistique de la Grèce fut celle où l'on sut<br />

bâtir, sculpter, fondre, peindre, composer des chants lyriques, des livres de<br />

philosophie et des annales crédules. Mais je reconnais en même temps qu'avant cette<br />

époque, bien longtemps avant, il y eut un moment où, sans se soucier de toutes ces<br />

belles choses, le génie arian, presque libre de l'étreinte sémitique, se bornait à la<br />

production de l'épopée, et se montrait admirable, inimitable sur ce point grandiose,<br />

autant qu'ignorant, inhabile et peu inspiré sur tous les autres 1 . L'histoire de l'esprit<br />

grec comprend donc deux phases très distinctes, celle des chants épiques sortis de la<br />

même source que les Védas, le Ramayana, le Mahabharata, les Sagas, le Schahnameh,<br />

les chansons de geste : c'est l'inspiration ariane. Puis vint, plus tard, l'inspiration<br />

sémitique, où l'épopée n'apparut plus que comme archaïsme, où le lyrisme asiatique et<br />

les arts du dessin triomphèrent absolument.<br />

1 « It is the epic poetry which forms at once both the undoubted prerogative and the solitary « jewel<br />

of the earliest aera of Greece. » (Grote, t. II, p. 158 et 162.)

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