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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 380<br />

que ces populations blanches des frontières orientales se montraient, à une époque très<br />

ancienne, beaucoup plus compactes qu'elles ne le pouvaient être aux débuts de notre<br />

ère. Cela suffit pour démontrer la vraisemblance, la nécessité même de fréquentes<br />

invasions et partant de fréquents mélanges 1 .<br />

Je ne doute pas toutefois que l'influence des kschattryas du sud n'ait été d'abord<br />

dominante. L'histoire l'établit suffisamment. C'est au sud que la civilisation jeta ses<br />

premières racines, c'est de là qu'elle s'étendit dans tous les sens 2 .<br />

On ne s'attend pas sans doute à trouver, dans des kschattryas réfractaires, des<br />

propagateurs de la doctrine brahmanique. En effet, le premier point qu'ils devaient<br />

rayer de leurs codes, c'était la supériorité d'une caste sur toutes les autres, et, pour être<br />

logiques, l'organisation même des castes. D'ailleurs, comme les Égyptiens, ils avaient<br />

quitté le gros des nations arianes à une époque où peut-être le brahmanisme lui-même<br />

n'avait pas encore complètement développé ses principes. On ne trouve donc rien en<br />

Chine qui se rattache directement au système social des Hindous ; cependant, si les<br />

rapports positifs font défaut, il n'en est pas de même des négatifs. On en rencontre de<br />

cette espèce qui donnent lieu à des rapprochements assez curieux.<br />

Quand, pour cause de dissentiments théologiques, les nations zoroastriennes se<br />

séparèrent de leurs parents, elles leur témoignèrent une haine qui se manifesta par<br />

l'attribution du nom vénéré des dieux brahmaniques aux mauvais esprits et par d'autres<br />

violences de même sorte. Les kschattryas de la Chine, déjà mêlés au sang des jaunes,<br />

paraissent avoir considéré les choses sous un aspect plutôt mâle que féminin, plutôt<br />

politique que religieux, et, de ce point de vue, ils ont fait une opposition tout aussi vive<br />

1 Les alliages anciens ne furent pas les seuls qui introduisirent le sang de l'espèce blanche dans les<br />

masses chinoises. Il y en eut, à des époques très rapprochées de nous, qui ont sensiblement modifié<br />

certaines populations du Céleste Empire. En 1286, Koubilai régnait et introduisait un grand nombre<br />

d'immigrants hindous et malais dans le Fo-kien. Aussi la population de cette province, comme celle<br />

du Kouang-toung, diffère-t-elle assez notablement de celle des autres contrées de la Chine. Elle est<br />

plus novatrice, plus portée vers les idées étrangères. Elle fournit le plus de monde à cette énorme<br />

émigration, qui n'est pas moindre de 3 millions d'hommes, et qui couvre aujourd'hui la<br />

Cochinchine, le Tonkin, les îles de la Sonde, Manille, Java, s'étendant chez les Birmans, à Siam, à<br />

l'île du Prince de Galles, en Australie, en Amérique. (Ritter, t. II, p. 783 et passim.) – Il vint aussi<br />

en Chine, antérieurement, sous la dynastie des Thangs, qui commença en 618 et finit en 907, de<br />

nombreux musulmans qui se sont mêlés à la population jaune et que l'on nomme aujourd'hui Hoeïhoeï.<br />

Leur physionomie est devenue tout à fait chinoise, mais leur esprit, non. Ils sont plus<br />

énergiques que les masses qui les entourent, dont ils se font craindre et respecter (Huc, Souvenirs<br />

d'un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine, t. II, p. 75.) – Enfin, d'autres Sémites, des<br />

juifs, ont aussi pénétré en Chine à une époque inconnue de la dynastie Tcheou (de 1122 av. notre<br />

ère à 255 après J.-C.) Ils ont exercé jadis une très grande influence et ont revêtu les premières<br />

charges de l'État. Aujourd'hui ils sont fort déchus, et beaucoup d'entre eux se sont faits musulmans.<br />

(Gaubil, Chronologie chinoise, p. 264 et passim.) – Ces mélanges de sang ont eu pour conséquence<br />

des modifications importantes dans le langage. Les dialectes du sud diffèrent beaucoup du haut<br />

chinois, et l'homme du Fo-kien, du Kuang-toung ou du Yun-nan a autant de peine à comprendre le<br />

pékinois qu'un habitant de Berlin le suédois ou le hollandais. (K. F. Neumann, die Sinologen und<br />

Ihre Werke, Zeitschrift der deutschen morgenlændischen Gesellschaft, t. I, p. 104.)<br />

2 Ritter, Erdkunde, Asien, t. III, p. 714.)

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