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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 251<br />

encore bien reculée, si, persistant dans l'ancienne classification, on prétendait tirer une<br />

rigoureuse ligne de démarcation entre les peuples blancs, des différentes origines, et<br />

séparer nettement les Sémites des nations dont les principales branches ont peuplé<br />

l'Inde et plus tard l'Europe. Nous venons de voir que la vérité philologique repousse<br />

cette méthode de classifications strictes. Nous sommes complètement en droit<br />

d'admettre les Mèdes comme fondateurs d'une très ancienne dynastie assyrienne, et de<br />

considérer ces Mèdes, soit, avec Movers, comme des Sémites-Chaldéens 1 , soit avec<br />

Ewald, comme des peuples arians ou indo-germains, suivant la face sous laquelle il<br />

nous plaît le mieux d'envisager la question 2 . Servant de transition aux deux <strong>races</strong>, ils<br />

tiennent de l'une et de l'autre. Ce sont indifféremment, à parler géographie, les derniers<br />

des Sémites ou les premiers des Arians, comme on voudra.<br />

Je ne doute pas que, sous le rapport des qualités qui tiennent à la race, ces Mèdes<br />

de première invasion ne fussent supérieurs aux Sémites plus mêlés aux noirs dont ils<br />

étaient les parents. J'en veux pour témoignage leur religion, qui était le magisme. Il faut<br />

l'induire du nom du second roi de leur dynastie, Zaratuschtra 3 . Non pas que je sois<br />

tenté de confondre ce monarque avec le législateur religieux : celui-là vivait à une<br />

époque beaucoup plus ancienne ; mais l'apparition du nom de ce prophète, porté par<br />

un souverain, est une garantie de l'existence de ses dogmes au milieu de la nation. Les<br />

Mèdes n'étaient donc pas dégradés par les monstruosités des cultes chamitiques, et,<br />

avec des notions religieuses plus saines, ils gardaient certainement plus de vigueur<br />

militaire et plus de facultés gouvernementales.<br />

Il n'était cependant pas possible que leur domination se maintînt indéfiniment. Les<br />

raisons qui leur imposaient une prompte décadence sont de différent ordre.<br />

La nation médique n'a jamais été très nombreuse, nous aurons l'occasion de le<br />

démontrer plus tard, et si, au VIII e siècle avant Jésus-Christ, elle a repris sur les États<br />

assyriens une autorité perdue depuis l'an 2234 avant notre ère, c'est qu'alors elle fut<br />

puissamment aidée par l'abâtardissement final des <strong>races</strong> chamo-sémitiques, par<br />

l'absence complète de tout concurrent à l’empire et par l'alliance de plusieurs nations<br />

arianes, qui, à l'époque de sa première invasion, n'avaient pas encore paru dans les<br />

régions du sud-ouest qu'elles occupèrent plus tard, entre autres les tribus persiques.<br />

De sorte que les Mèdes formaient une sorte d'avant-garde de la famine ariane. Ils<br />

n'étaient pas nombreux par eux-mêmes, ils n'étaient pas appuyés par les autres<br />

peuples, leurs parents ; et non seulement ils ne l'étaient pas, parce que ceux-ci n'étaient<br />

pas encore descendus, à leurs côtés, vers les contrées méridionales, mais parce que,<br />

dans ces époques reculées et après le départ des Arians Hellènes (dont les migrations<br />

jetaient constamment des <strong>essai</strong>ms de Sémites sur le monde assyrien et chananéen) une<br />

1 Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 1 re partie, p. 420.<br />

2 Ewald, Geschichte des Volkes Israël, t. I, p. 334.<br />

3 Lassen, Indische Alterthumskunde, t. I, p. 753

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