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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 254<br />

boue ne leur monte que jusqu'à la cheville. Bientôt les pieds s'enfoncent, et l'immersion<br />

dépasse la tête. Physiologiquement comme moralement, elle est complète. Au temps<br />

d'Agamemnon, ce qui frappa le plus les Grecs dans les Assyriens venus au secours de<br />

Priam, ce fut la couleur de Memnon, le fils de l’Aurore. À ces peuples orientaux les<br />

rapsodes appliquaient sans hésitation le nom significatif d'Éthiopiens 1 .<br />

Après la destruction de Troie, les mêmes motifs commerciaux qui avaient engagé les<br />

Assyriens à favoriser l'établissement des villes maritimes dans le pays des Philistins et<br />

au nord de l'Asie Mineure 2 , les portèrent également à pardonner aux Grecs la<br />

destruction d'une ville, leur tributaire, et à protéger l'Ionie. Leur but était de mettre fin<br />

au monopole des cités phéniciennes, et en conséquence, les Troyens une fois tombés<br />

sans remède, leurs vainqueurs furent admis à les remplacer. Les Grecs asiatiques<br />

devinrent ainsi les facteurs préférés du commerce de Ninive et de Babylone. C'est la<br />

première preuve que nous ayons encore rencontrée de cette vérité si souvent répétée<br />

par l'histoire, que, si l'identité de race crée entre les peuples l'identité de destinée, elle<br />

ne détermine nullement l'identité d'intérêts, et par suite l'affection mutuelle.<br />

Tant que les Phéniciens furent seuls à exploiter les régions occidentales du monde,<br />

ils vendirent trop cher leurs denrées aux Assyriens, qui n'eurent pas de cesse jusqu'à ce<br />

que, leur ayant suscité des concurrents, d'abord dans les Troyens, puis dans les Grecs,<br />

ils eussent réussi à obtenir à meilleur compte les produits que réclamait leur<br />

consommation 3 .<br />

Ainsi, dans toute l'Asie antérieure on vivait sous la direction des Assyriens. Si l'on<br />

devait réussir, on réussissait par eux, et tout ce qui essayait de sortir de leur ombre<br />

restait faible et languissant. Encore cette indépendance funeste n'était-elle jamais que<br />

relative, même chez les tribus nomades du désert. Pas une nation, grande ou petite, qui<br />

n'éprouvât l'action des populations et du pouvoir de la Mésopotamie. Cependant,<br />

parmi celles qui s'en ressentaient le moins, les fils d'Israël semblent se présenter en<br />

première ligne. Ils se disaient jaloux de leur individualité plus que toute autre tribu<br />

sémite. Ils désiraient passer pour purs dans leur descendance. Ils affectaient de s'isoler<br />

de tout ce qui les entourait. À ce titre seul, ils mériteraient d'occuper dans ces pages<br />

une place réservée, si les grandes idées que leur nom réveille ne la leur avaient pas<br />

assurée d'avance.<br />

1 Movers, t. II, 1 re partie, p. 277. Les Éthiopiens, (en grec), des Grecs, sont les enfants de Kouch. Ce<br />

sont des Arabes ce mot (en arabe) indique la couleur noire des visages, comme celui de (en grec)<br />

indique la carnation cuivrée, rougeâtre, des Chananéens.<br />

2 Movers, t. II, 1 re partie, p. 411. Cette alliance naturelle entre les Assyriens et les Grecs, concurrents<br />

des Phéniciens, est très bien caractérisée par ce qui se passait à Chypre. Il y eut là, de bonne heure,<br />

une double population ; l'une sémitique, l'autre grecque. Les Chypriotes grecs tenaient pour les<br />

Assyriens, les Sémites pour Tyr. (Movers, t. II, 1 re partie, 387.)<br />

3 Movers, das Phœnizische Alterthum, t. II, 1 re partie, p. 411.

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