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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 240<br />

vie somptueuse et des formes de vénération que la loi commandait d'y ajouter, il n'y<br />

avait rien. Les suffètes donnaient leur avis sur les affaires publiques comme les autres<br />

nobles, rien de plus ; ou s'ils allaient au delà, c'était par l'usage d'une influence<br />

personnelle qui avait été disputée avant d'être subie ; car l'action légale et régulière, et<br />

même la puissance exécutive, se concentraient entre les mains des chefs des grandes<br />

maisons 1 .<br />

Pour ces derniers, collectivement, l'autorité n'avait pas de bornes. Du moment qu'un<br />

accord conclu entre eux avait pris le caractère impératif qui constitue la loi, tout devait<br />

plier devant cette loi, dont les législateurs eux-mêmes étaient les premières victimes.<br />

Nulle part et jamais cette abstraction ne ménageait les situations personnelles. Une<br />

rigueur inflexible en introduisait les redoutables effets jusque dans l'intérieur des<br />

familles, tyrannisait les rapports les plus intimes des époux, planait sur la tête du père,<br />

despote de ses enfants, mettait la contrainte entre l'individu et sa conscience. Dans<br />

l'État tout entier, depuis le dernier matelot, le plus infime ouvrier, jusqu'au grand prêtre<br />

du Dieu le plus révéré, jusqu'au noble le plus arrogant, la loi étendait le niveau terrible<br />

révélé par cette courte sentence : Autant d'hommes, autant d'esclaves !<br />

C'est ainsi que les Sémites, unis à la postérité de Cham, avaient compris et pratiquaient<br />

la science du gouvernement. J'insiste d'autant plus sur cette sévère conception,<br />

que nous la verrons, avec le sang sémitique, pénétrer dans les constitutions de presque<br />

tous les peuples de l'antiquité, et toucher même aux temps modernes, où elle ne recule,<br />

provisoirement, que devant les notions plus équitables et plus saines de la race<br />

germanique.<br />

N'oublions pas d'analyser les inspirations qui avaient présidé à cette organisation<br />

rigoureuse. En ce qu'elles avaient de brutal et d'odieux, leur source, évidemment,<br />

trempait dans la nature noire, amie de l'absolu, facile à l'esclavage, s'attroupant volontiers<br />

dans une idée abstraite à qui elle ne demande pas de se laisser comprendre, mais<br />

de se faire craindre et obéir. Au contraire, dans les éléments d'une nature plus élevée,<br />

qu'on ne peut y méconnaître, dans cet <strong>essai</strong> de pondération entre la royauté, le<br />

sacerdoce et la noblesse armée, dans cet amour de la règle et de la légalité, on retrouve<br />

les instincts bien marqués que nous constaterons partout chez les peuples de race<br />

blanche.<br />

Les villes chananéennes attiraient à elles de nombreuses troupes de Sémites, appartenant<br />

à tous les rameaux de la race, et par conséquent différemment mélangées. Les<br />

hommes qui arrivaient d’Assyrie apportaient, du mélange chamite particulier auquel ils<br />

avaient touché, un sang tout autre que celui du Sémite qui, venu de la basse Égypte ou<br />

du sud de l'Arabie, avait été longtemps en contact avec le nègre à chevelure laineuse. Le<br />

1 Movers, Das Phœnizische Allerthum, t. II, 1 re part.

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