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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 363<br />

toujours puissant, et le régime des castes fut, malgré sa décomposition lente, malgré ses<br />

déviations répétées, une cause décisive, qui conserva aux deux hautes classes de la<br />

société hindoue les vertus et les avantages de l'autorité. Puis, si des infiltrations<br />

illégales de sang étranger eurent lieu, par l'influence des révolutions, dans les veines des<br />

brahmanes et des kschattryas, toutes ne furent pas nuisibles de la même façon, toutes<br />

ne produisirent pas de mauvaises conséquences semblables. Ce qui provint des tribus<br />

arianes ou demi-arianes du nord renforça la vigueur de l'ancien principe blanc, et nous<br />

avons remarqué que l'invasion des Pandavas avait fait une trouée bien profonde dans<br />

l'Aryavarta. L'influence de cette immigration y fut donc désorganisatrice, et non pas<br />

énervante. Puis, au pourtour entier de cette même frontière montagneuse, d'autres<br />

populations blanches paraissaient incessamment sur les crêtes, et descendant jusque<br />

dans l'Inde, à différentes époques, elles ont également apporté quelque ressouvenir des<br />

mérites de l'espèce.<br />

Quant aux mélanges nuisibles, la famille hindoue n'a pas autant à gémir des parentés<br />

jaunes qu'elle s'est données que des noires, et bien que, sans nul doute, elle n'ait pas vu<br />

sortir de ces mélanges des descendances aussi robustes que lorsqu'elle ne produisait<br />

qu'avec elle-même, elle possède cependant, de ce côté, des lignées qui ne sont pas<br />

absolument dénuées de valeur, et qui, mêlant à la culture hindoue, dont elles ont adopté<br />

les principales règles, certaines idées chinoises, prêtent, au besoin, quelque secours à la<br />

civilisation brahmanique. Tels sont les Mahrattes, tels encore, les Birmans.<br />

En somme, la force de l'Inde contre les invasions étrangères, la force qui persiste<br />

tout en cédant reste cantonnée dans le nord-ouest, le nord et l'ouest, c'est-à-dire chez<br />

les peuples d'origine ariane plus ou moins pure : Syndhis, Rohillas, montagnards de<br />

l'Hindou-koh, Sykhes, Radjapoutes, Gorkhas du Népaul ; puis viennent les Mahrattes,<br />

enfin les Birmans que j'ai nommés plus haut. Dans ce camp de réserve, la suprématie<br />

appartient, incontestablement, aux descendances les plus arianisées du nord et du nordouest.<br />

Et quelle singulière persistance ethnique, quelle conscience vive et puissante<br />

toute famille alliée à la race ariane a de son mérite ! J'en trouverais une marque<br />

singulière dans l'existence curieuse d'une religion bien étrange répandue chez quelques<br />

peuplades misérables, habitantes des pics septentrionaux. Là, des tribus encore fidèles<br />

à l'ancienne histoire sont cernées de tous côtés par des jaunes qui, maîtres des vallées<br />

basses, les ont repoussées sur les hauteurs neigeuses et dans les gorges alpestres, et ces<br />

peuples, nos derniers et malheureux parents, adorent, avant tout, un ancien héros<br />

appelé Bhim-Sem. Ce dieu, fils de Pandou, est la personnification de la race blanche<br />

dans la dernière grande migration qu'elle ait opérée de ce côté du monde 1 .<br />

Il reste le sud de l'Inde, la partie qui s'étend vers Calcutta, le long du Gange, les<br />

vastes provinces du centre et le Dekkhan. Dans ces régions, les tribus de sauvages<br />

noirs sont nombreuses, les forêts immenses, impénétrables, et l'usage des dialectes<br />

1 Ritter, Erdkunde, Asien, t. III p. 115.

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