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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 17<br />

est dans le genre girouette, et sa conscience doit s'accommoder des accrocs du<br />

quotidien. Il fera même des courbettes à ce chacal de Saint-Arnault après la fusillade<br />

du Tortoni !<br />

*<br />

* *<br />

Le comte de Gobineau mentait beaucoup, et affreusement. Il n'en reste pas moins<br />

que s'il transigeait sur presque tout, il lui restait, au fond du cœur, une fidélité terrible<br />

vis-à-vis de ce pessimisme qui est bien à lui et que A. B. Duff qualifie quelque part de<br />

magnifique (ce qui, lyriquement, est vrai). Or, ce pessimisme, l'édification de ce<br />

pessimisme, l'expression de ce pessimisme, c'est justement l'ouvrage de toute sa vie, et<br />

cet ouvrage c'est l'Essai sur l'inégalité des <strong>races</strong> humaines. Il faut prendre pour argent<br />

comptant, bel et bon, la déclaration qu'il fait dans l'avant-propos de la seconde édition<br />

de son œuvre maîtresse, et qui est celle-ci : Aussi bien ce livre (l'Essai, bien entendu)<br />

est la base de tout ce que j'ai pu faire et ferai par la suite.<br />

Ouvrons, par exemple, les Nouvelles asiatiques. C'est finalement une œuvre<br />

tardive, dont les mérites sont incontestables : L'Illustre magicien et La Guerre des<br />

Turcomans sont parmi les plus belles des nouvelles jamais écrites en langue française.<br />

On sait que Gobineau portait Stendhal aux nues (c'est curieux, mais c'est comme<br />

ça, et je n'y peux rien, les textes de Gobineau sont irréfutables). Il ajoutait que lui aussi<br />

ne serait vraiment lu que passé un siècle, ce qui était bien voir, ainsi que Beyle avait<br />

bien vu. Comme Stendhal, Gobineau se met partout dans son œuvre. Il manque<br />

d'imagination à en pleurer. Il se raconte de biais, indirectement, sous le regard oblique<br />

de l'Essai (nous y voici)...<br />

Gobineau séjourne en Perse à deux reprises. Avant d'y aller, l'Essai est bien<br />

avancé. Il ne se met aux Nouvelles qu'étant revenu de si loin pour la seconde fois.<br />

Au débarqué asiatique de son premier périple, dans la première lettre retrouvée,<br />

que peut-on lire ? Ceci : Ce qui m'a le plus pénétré, c'est la grandeur des choses<br />

accomplies dans toutes ces mers-ci par les Portugais. C'est inimaginable. Leurs œuvres,<br />

leur nom, le souvenir de leur gloire est encore présent sur les rochers et dans toutes les<br />

imaginations. On ne peut se figurer cela quand on ne l'a pas vu. Ça commence à<br />

Gondar, dans l'intérieur de l'Abyssinie et ça finit à Macao. Aujourd'hui, ce sont les<br />

meilleurs domestiques de l'Inde. J'en ai un, là, qui vient de me faire une superbe<br />

casquette d'uniforme. Voilà l'effet des mélanges de race. C'est une lettre du 5 mai 1855.<br />

Gobineau s'est mis à l'Essai en 1850, il en termine le premier volume en avril 1851<br />

et le second en juillet 1852. Le choc initial ? Ne cherchez pas : c'est la révolution de<br />

1848. Gobineau dresse, contre les « blouses sales », une machine de guerre...

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