06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 449<br />

ce que je n'ai nul motif de contester, certaines bandes, venues pour peupler la Grèce,<br />

sont parties de ce point, ce n'étaient pas des Égyptiens : c'étaient des congénères de ces<br />

autres envahisseurs qui, de l'aveu commun, sont accourus en grand nombre de Phénicie.<br />

Tous les noms des anciens chefs d'États grecs primitifs, qui ne présentent pas une<br />

apparence aborigène, sont uniquement sémitiques : ainsi Inachus, Azéus, Phégée,<br />

Niobé, Agénor, Cadmus, Codrus. On cite une exception, deux au plus : Phoronée, que<br />

l'on rapproche du Phra égyptien, et Apis. Mais Phoronée est le fils d'Inachus, le frère<br />

de Phégée, le père de Niobé. On trouve ce héros, dans sa famille même, entouré de<br />

noms clairement sémitiques, et il ne serait pas plus difficile de découvrir au sien une<br />

racine de même espèce qu'il ne l'est de l'identifier avec Phra 1 .<br />

On a rapproché le nom d'Inachus du mot Anak, dont M. de Ewald et d'autres<br />

hébraïsants ont fait ressortir l'importance ethnique. Si ce nom devait avoir, quant au<br />

premier roi de l'Argolide, une signification de race, il indiquerait une parenté avec la<br />

tribu honteusement abrutie de ces noirs purs qui maîtres dépossédés du Chanaan,<br />

erraient dans les buissons et hantaient les cavernes de Seïr. Mais la vraisemblance n'en<br />

est pas grande, et je ne crois pas qu'il faille soit confondre le nom d'Inachus avec le mot<br />

Anak, soit, si l'on ne peut éviter ce rapport, y trouver un sens plus profond qu'une<br />

pure similitude de syllabes. C'est ainsi que, pour le mot Kabl, (mot arabe) fréquent<br />

dans la composition des noms arabes, on aurait le plus grand tort de chercher le père de<br />

qui le porte parmi les individus de l'espèce canine 2 .<br />

Les colonies venues du sud et de l'est se composaient donc exclusivement de<br />

Chamites noirs et de Sémites différemment mélangés. Le degré de civilisation de chacune<br />

d'elles n'était pas moins nuancé, et les variétés de sang, créées par ces invasions<br />

dans les pays grecs, furent infinies.<br />

Aucune contrée ne présente, aux époques primitives, plus de t<strong>races</strong> de convulsions<br />

ethniques, de déplacements subits et d'immigrations multipliées. On y venait par<br />

troupes de tous les coins de l'horizon, et souvent pour ne faire que passer ou se voir<br />

tellement assailli, que force était de se confondre aussitôt parmi les vainqueurs et de<br />

perdre son nom. Tandis que, à tout moment, des bandes saturées de noir accouraient<br />

1 L'existence de colonies égyptiennes dans la Grèce primitive compte aujourd'hui beaucoup plus<br />

d'adversaires que de partisans. (Voir à ce sujet Pott, Encycl. Ersch u. Gruber, Indo-germanischer<br />

Sprachstamm, p. 23, et Grote, Hist. of Greece, t. I, p. 32.) - Ce dernier ne pense pas qu'avant le<br />

VII e siècle il y ait eu des rapports suivis entre la Grèce et la terre des Pharaons.<br />

2 Le chananéen (chananéen) anak, qui signifie un homme remarquable par l'élévation de la taille et la<br />

longueur du cou, c'est-à-dire un géant ou un homme fort, et de là un maître est la véritable racine de<br />

ce nom ou plutôt de ce titre d'Inachus, considéré ensuite comme un appellatif, ainsi qu'on a fait de<br />

Brennus, de Boiorix, de Vercingétorix et de tant d'autres mots du même genre. Les Grecs sémitisés<br />

du sud l’ont fidèlement conservé dans le titre (en grec), donné aux dieux, principalement à Apollon,<br />

par Homère, et aux Dioscures, (en grec) puis aux chefs militaires. On peut aussi relever, comme une<br />

trace, entre tant d'autres, de l'énorme influence des Sémites sur l'esprit grec que (alphabet étranger),<br />

anér, désignation que se donnaient les Chananéens, est l'étymologie de (en grec) qui, pour les<br />

contemporains de Périclès, voulait dire un homme, vir. (Bœttiger, t. I, p. 206.)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!