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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 414<br />

aperçut sur un monument en forme d'obélisque et sur des pierres tumulaires des<br />

inscriptions étendues. Un vase retiré d'un sépulcre en portait une également, et W. G.<br />

Grimm n'hésite pas à signaler entre les caractères de ces inscriptions et les runes germaniques,<br />

non pas une identité complète, mais une ressemblance imméconnaissable 1 .<br />

J'arrive au trait frappant, concluant, selon moi : au nombre des ornements les plus<br />

fréquents, comme les cornes de bélier, de cerf, d'élan, d'argali, en métal, or ou cuivre, le<br />

sujet le plus ordinaire, le plus répété, c'est le sphinx. Il se trouve au manche des miroirs<br />

et même taillé en relief sur des pierres 2 .<br />

Il sied bien aux énigmatiques habitants de la Sibérie antique de s'être rendu justice<br />

devant la postérité en lui léguant, comme leur plus parfait emblème, le symbole de<br />

l'impénétrable. Mais, trop prodigué, le sphinx finit par se révéler lui-même. Comme<br />

nous le trouvons chez les Perses sculpté aux murailles de Persépolis, comme nous le<br />

rencontrons en Égypte s'étendant silencieux en face du désert, et que sur les croupes du<br />

Cithéron des Grecs il erre encore tandis qu'Hérodote, ce soigneux observateur, le voit<br />

chez les Arimaspes, il devient possible de poser la main sur l'épaule de cette créature<br />

taciturne, et de lui dire, sinon qui elle est, du moins le nom de son maître. Elle<br />

appartient évidemment en commun à la race blanche. Elle fait partie de son patrimoine,<br />

et bien que le secret de ce qu'elle signifie n'ait pas encore été pénétré, on est autorisé à<br />

déclarer que, là où on l'aperçoit, là furent aussi des peuples arians.<br />

Ces steppes du nord de l'Asie, aujourd'hui si tristes, si désertes, si dépeuplées,<br />

mais non pas stériles, comme on le croit généralement 3 , sont donc le pays dont parlent<br />

les Iraniens, l'Airyanemvaëgo, berceau de leurs aïeux. Ils racontaient eux-mêmes qu'il<br />

avait été frappé d'hiver par Ahriman, et qu'il n'avait pas deux mois d'été. C'est l'Uttara-<br />

Kourou de la tradition brahmanique, région située, suivant elle, à l'extrême nord, où<br />

régnait la liberté la plus absolue pour les hommes et pour les femmes ; liberté réglée<br />

1 W. C. Grimm, Ueber die deutschen Runen, in-12, p. 128 ; Strahlenberg, das Nordund-œstliche<br />

Theil von Europa und Asien, in-4° ; Stockholm, 1730. Le capitaine suédois, premier auteur qui ait<br />

parlé des monuments tchoudes, fait une remarque on ne peut plus intéressante : il dit qu'en Islande,<br />

dans les temps anciens, on écrivait sur des os de poissons avec une couleur rouge indélébile ; que<br />

des caractères tracés avec la même matière se rencontrent chez les Permiens et sur les bords du<br />

Iéniséi, puis à la source de l'Irbyht, et ailleurs encore (p. 363). On entrevoit sans peine les<br />

conclusions à tirer d'un fait aussi remarquable, et il est temps de se rappeler ici que le mot qui, chez<br />

les nations gothiques, signifiait écrire, était mêljan ou gameljan dont le sens véritable est peindre ;<br />

mèl, peinture, et de là, écriture ; ufarmêli, inscription. (W.C. Grimm, Ueber die deutschen Runen,<br />

p. 47.)<br />

2 « Dans le vestibule du musée (à Barnaul) était un sphinx taillé en pierre, reposant sur un « bloc<br />

carré, et long de quatre pieds sur un pied et demi de large. Ce monument fut, pour « moi, d'un<br />

grand intérêt, ayant été découvert dans un tombeau tchoude. Le travail en « était, à la vérité,<br />

grossier ; mais trouver en ce lieu une production d'une si haute antiquité « me frappa beaucoup. Je<br />

vis aussi plusieurs pierres sépulcrales, provenant également de « tombeaux tchoudes, ornées de basreliefs<br />

représentant des figures d'hommes, peu « saillantes et d'une exécution également assez<br />

rude. » (C. F. von Ledebour, Reise durch das Altaï-Gebirge and die soongorische Kirgisen-Steppe,<br />

1 re partie ; Berlin, 1829, p. 371-372.)<br />

3 Voir plus haut, p. 430 et suiv.

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