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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 267<br />

culte éternel de qui a du sang des noirs dans les veines. L'infatuation pour des êtres<br />

inoffensifs, comme le bouc, le chat, le scarabée ; pour des légumes qui n'offraient rien<br />

que de très vulgaire dans leurs formes et dans leurs mérites : voilà ce qui est particulier<br />

à l'Égypte, de sorte que l'influence nègre, tout en s'y montrant apprivoisée, ne s'y<br />

faisait pas moins sentir que dans le Chanaan et sur les terres de Ninive. L'absurde<br />

régnait seul ; il n'en était que plus complet et l’action mélanienne, si naturellement<br />

puissante, ne différait d'intensité et de forme qu'au gré de la valeur particulière à<br />

l'influence blanche, qui la dirigeait encore en se laissant obscurcir par elle. De là les<br />

différences des deux nationalités assyrienne et égyptienne.<br />

Je ne confonds pas, tout à fait, le culte d'Apis, ni surtout le respect profond dont la<br />

vache et le taureau étaient l'objet, avec le culte des végétaux. L'adoration, en tant<br />

qu'hommage rendu à la Divinité, est un témoignage de respect un peu excessif, sans<br />

doute ; et quand on le donne à la chose créée, le sentiment d'où naît cette erreur peut<br />

fort bien se rapporter à la même source que les autres apothéoses condamnables 1 .<br />

Mais, au fond de la sympathie égyptienne pour la race bovine, il y a quelque chose<br />

d'étranger au pur et simple fétichisme. On doit sans scrupule le rattacher aux antiques<br />

habitudes pastorales de la race blanche, et, comme à la vénération rendue à la cobra di<br />

capello, lui assigner une origine hindoue. C'est une folie dont la source n'est pas<br />

grossière.<br />

Je ferais la même réserve pour d'autres similitudes très frappantes, telles que le<br />

personnage de Typhon, l'amour du lotus et, avant tout, la physionomie particulière de<br />

la cosmogonie qui se rapproche tout à fait des idées brahmaniques. À la vérité, il est<br />

quelquefois dangereux d'ajouter une foi trop explicite aux conclusions tirées de<br />

comparaisons semblables. Les idées peuvent souvent voyager à demi mortes et venir se<br />

régénérer sur un terrain propre à les faire réussir, après avoir passé par bien des<br />

milieux. Ainsi se trouveraient déçues les espérances que l'on aurait pu concevoir de leur<br />

présence à deux points extrêmes, pour constater une identité de race chez leurs<br />

possesseurs différents. Cette fois, cependant, il est difficile de se tenir en méfiance.<br />

L'hypothèse la plus défavorable à la communication directe entre les Hindous et les<br />

Égyptiens serait de supposer que les notions théologiques des premiers seraient<br />

passées du territoire sacré dans la Gédrosie, de là chez les diverses tribus arabes, pour<br />

tomber enfin chez les seconds. Or, les Gédrosiens étaient de misérables barbares,<br />

distinction, comme on le voit dans plusieurs tribus africaines. Je ne reconnais dans l'origine de cette<br />

coutume que le désir de créer une marque distinctive, ou, peut-être même, uniquement un simple<br />

dérivé du goût natif pour la mutilation, que, suivant les temps et les lieux, les populations qui l'ont<br />

adopté ont expliqué à leur guise. Chez les Ekkhilis, la circoncision se pratique sur les adultes et<br />

d'une manière atroce. L'opérateur arrache la peau du prépuce, en présence des parents et de la fiancée<br />

de la victime. La moindre marque de douleur est considérée comme déshonorante. Souvent le<br />

tétanos emporte le malade au bout de quelques jours.<br />

1 Le lecteur a déjà remarqué peut-être que les nations modernes sont les seules qui aient su tracer une<br />

barrière exacte entre le respect et l'adoration. Soit qu'il provienne de la crainte ou de l'amour, le<br />

respect des peuples mélangés fortement de noir ou de jaune va facilement à l'extrême. Chez les uns,<br />

il crée la divinisation pure et simple ; chez les autres, le culte superstitieux des ancêtres.

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