06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 364<br />

dérivés du sanscrit cesse presque complètement. Un amas de langues, plus ou moins<br />

ennoblies par des emprunts à l'idiome sacré, le tamoul, le malabare et cent autres se<br />

partagent les populations. Une bigarrure infinie de carnations étonne d'abord<br />

l'Européen, qui, dans l'aspect physique des hommes, ne découvre aucune trace d'unité,<br />

pas même chez les hautes castes. Ces contrées sont celles où le mélange avec les<br />

aborigènes est le plus avancé. Elles sont aussi les moins recommandables, à tous<br />

égards. Des multitudes molles, sans énergie, sans courage, plus bassement superstitieuses<br />

que partout ailleurs, semblent mortes, et ce n'est qu'être juste envers elles que<br />

de les déclarer incapables de se laisser galvaniser, un seul instant, par un désir<br />

d'indépendance. Elles n'ont jamais été que soumises et sujettes, et le brahmanisme n'en<br />

a reçu nul secours, car la proportion de sang des noirs, répandue au sein de cette masse,<br />

dépasse trop ce que l'on voit dans le nord, d'où les tribus arianes n'ont jamais poussé<br />

jusque-là, soit par terre, soit par mer, que des colonies insuffisantes 1 .<br />

Cependant ces contrées méridionales de l'Inde possèdent, aujourd'hui, un nouvel<br />

élément ethnique d'une grande valeur, auquel j'ai déjà fait allusion plus haut. Ce sont les<br />

métis, nés de pères européens et de mères indigènes et croisés de nouveau avec des<br />

Européens et des natifs. Cette classe, qui va, chaque jour s'augmentant, montre des<br />

qualités si spéciales, une intelligence si vive, que l'attention des savants et des<br />

politiques s'est déjà éveillée à son sujet, et l'on a vu, dans son existence, la cause future<br />

des révolutions de l'Inde.<br />

Il est de fait qu'elle mérite l'intérêt. Du côté des mères, l'origine n'est pas brillante :<br />

ce ne sont guère que les plus basses classes qui fournissent des sujets aux plaisirs des<br />

conquérants. Si quelques femmes appartiennent à un rang social un peu moins rabaissé,<br />

ce sont des musulmanes, et cette circonstance ne garantit aucune supériorité de sang.<br />

Toutefois, comme l'origine de ces Hindoues a cessé d'être absolument identique avec<br />

l'espèce noire et qu'elle a déjà été relevée par l'accession d'un principe blanc, si faible<br />

qu'on veuille le supposer, il y a profit, et l'on doit établir une immense distance entre le<br />

produit d'une femme bengali de basse caste et celui d'une négresse yolof ou bambara.<br />

Du côté du père, il peut exister de grandes différences dans l'intensité du principe<br />

blanc transmis à l'enfant. Suivant que cet homme est anglais, irlandais, français, italien<br />

ou espagnol, les variations sont notables. Comme, le plus souvent, le sang anglais<br />

domine, comme il est celui qui, en Europe, a conservé le plus d'affinités avec l'essence<br />

ariane, les métis sont généralement beaux ou intelligents. Je m'unis donc à l'opinion qui<br />

attache de l'importance pour l'avenir de l'Inde au développement de cette population<br />

nouvelle, et, en m'abstenant de penser qu'elle soit jamais en état de mettre la main au<br />

collet de ses maîtres et de s'attaquer au radieux génie de la Grande-Bretagne, je ne crois<br />

pas inadmissible qu'après les dominateurs européens le sol de l'Inde ne la voie saisir le<br />

sceptre. À la vérité, cette race composite est exposée au même danger sous lequel ont<br />

1 Lassen, Indische Alterth., t. I, p. 391.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!