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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 217<br />

revinrent plus tard, sous le nom de Philistins, occuper les Cyclades, Théra, Mélos,<br />

Cythère et la Thrace. Elles s'étendirent sur le pourtour entier de la Propontide, dans la<br />

Troade, le long du littoral de la Grèce, arrivèrent à Malte, dans les îles Lipari, en Sicile.<br />

Pendant ce temps, d'autres Sémites, les Joktanides 1 , envoyèrent, jusqu'à l'extrême<br />

sud de l'Arabie, des tribus appelées à jouer un rôle important dans l'histoire des<br />

anciennes sociétés. Ces Joktanides furent connus de l'Antiquité grecque et latine sous<br />

le nom d'Homérites, et ce que la civilisation de l'Éthiopie ne dut pas à l'influence<br />

égyptienne, elle l'emprunta à ces Arabes qui formèrent, non pas la partie la plus<br />

ancienne de la nation, prérogative des Chamites noirs, fils de Cush, mais certainement<br />

la plus glorieuse, quand les Arabes ismaélites, encore à naître au moment où nous<br />

parlons, furent venus se placer à leurs côtés. Ces établissements sont nombreux. Ils<br />

n'épuisent cependant pas la longue liste des possessions sémitiques. Je n'ai rien dit<br />

jusqu'à présent de leurs envahissements sur plusieurs points de l'Italie, et il faut ajouter<br />

que, maîtres de la côte nord de l'Afrique, ils finirent par occuper l'Espagne en si grand<br />

nombre, qu'à l'époque romaine on y constatait aisément leur présence.<br />

Une si énorme diffusion ne s'expliquerait pas, quelle que pût être d'ailleurs la<br />

fécondité de la race, si l'on voulait revendiquer pour ces peuples une longue pureté de<br />

sang. Mais, pour bien des causes, cette prétention ne serait pas soutenable. Les<br />

Chamites, retenus par une répugnance naturelle, avaient peut-être résisté quelque<br />

temps au mélange qui confondait leur sang avec celui de leurs noirs sujets. Pour<br />

soutenir ce combat et maintenir la séparation des vainqueurs et des vaincus, les bonnes<br />

raisons ne manquaient pas, et les conséquences du laisser-aller sautaient aux yeux. Le<br />

sentiment paternel devait être médiocrement flatté en ne retrouvant plus la ressemblance<br />

des blancs dans le rejeton mulâtre. Cependant l'entraînement sensuel avait<br />

triomphé de ce dégoût, comme il en triompha toujours, et il en était résulté une<br />

population métisse plus séduisante que les anciens aborigènes, et qui présentait, avec<br />

des tentations physiques plus fortes que celles dont les Chamites avaient été victimes,<br />

la perspective de résultats, en définitive, beaucoup moins repoussants. Puis la<br />

situation n'était pas non plus la même : les Chamites noirs ne se trouvaient pas, vis-àvis<br />

des arrivants, dans l’infériorité où les ancêtres de leurs mères s'étaient vus en face<br />

des anciens conquérants. Ils formaient des nations puissantes auxquelles l'action des<br />

fondateurs blancs avait infusé l'élément civilisé, donné le luxe et la richesse, prêté tous<br />

les attraits du plaisir. Non seulement les mulâtres ne pouvaient pas faire horreur, mais<br />

ils devaient, sous beaucoup de rapports, exciter et l'admiration et l'envie des Sémites,<br />

encore inhabiles aux arts de la paix.<br />

En se mêlant à eux, ce n'étaient pas des esclaves que les vainqueurs acquéraient,<br />

c'étaient des compagnons bien façonnés aux raffinements d'une civilisation depuis<br />

longtemps assise. Sans doute la part apportée par les Sémites à l'association était la<br />

1 Id., ibid., t. I, p. 337.

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