06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 360<br />

deux mille ans, sinon plus, remporta une victoire semblable ? Pour moi, je l'avoue, je ne<br />

vois rien d'aussi extraordinaire dans l'histoire, et je ne sache rien, non plus, qui fasse<br />

autant d'honneur à l'autorité de l'esprit humain.<br />

Que doit-on ici admirer davantage ? Est-ce la ténacité avec laquelle le brahmanisme<br />

se conserva, pendant cet énorme laps de temps, parfaitement pareil à lui-même dans<br />

ses dogmes essentiels et dans ce que son système politique avait de plus vital, sans<br />

jamais transiger sur ces deux terrains ? Est-ce, au contraire, sa condescendance à rendre<br />

hommage à la partie honorifique des idées de son adversaire et à désintéresser l'amourpropre<br />

au moment suprême de la défaite ? Je n'oserais en décider. Le brahmanisme<br />

montra, pendant cette longue contestation, ce double genre d'habileté, loué jadis avec<br />

tant de raison dans l'aristocratie anglaise, de savoir maintenir le passé en s'accommodant<br />

aux exigences du présent. Bref, il fut animé d'un véritable esprit de<br />

gouvernement, et il en reçut la récompense par le salut de la société qui était son<br />

œuvre.<br />

Son triomphe, il le dut surtout à ce bonheur d'avoir été compact, ce qui manquait au<br />

bouddhisme. L'excellence du sang arian était aussi beaucoup plus de son côté que de<br />

celui de ses adversaires qui, recrutés principalement dans les basses castes et moins<br />

strictement attachés aux lois de séparation dont ils niaient la valeur religieuse, offraient,<br />

au point de vue ethnique, des qualités très inférieures. Le brahmanisme représentait,<br />

dans l'Inde, la juste suprématie du principe blanc, bien que très altéré, et les bouddhistes<br />

essayaient, au contraire, une protestation des rangs inférieurs. Cette révolte ne<br />

pouvait réussir tant que le type arian, malgré ses souillures, conservait encore, au<br />

moyen de son isolement, la majeure partie de ses vertus spéciales. Il ne s'ensuit pas, il<br />

est vrai, que la longue résistance des bouddhistes n'ait pas eu des résultats : loin de là.<br />

Je ne doute pas que la rentrée au sein brahmanique de nombreuses tribus de la caste<br />

sacerdotale et de kschattryas médiocrement fidèles, pendant tant de siècles, aux<br />

prescriptions ethniques, n'ait considérablement développé les germes fâcheux qui<br />

existaient déjà. Cependant la nature ariane était assez forte, et l'est encore aujourd'hui,<br />

pour maintenir debout son organisation au milieu des plus terribles épreuves que<br />

jamais peuple ait traversées.<br />

Dès l'an 1001 de notre ère, l'Inde avait cessé d'être ce pays fermé aux nations<br />

occidentales, dont le plus grand des conquérants, Alexandre lui-même, n'avait pu que<br />

soupçonner les merveilles chez les peuples impurs, chez les nations vratyas de l'ouest<br />

qu'il avait combattues 1 . Le fils de Philippe n'avait pas touché au territoire sacré. Un<br />

prince musulman de race mélangée, beaucoup plus blanche que ne l'était devenu l'alliage<br />

d'où sortent maintenant les brahmanes et les kschattryas, Mahmoud le Gnaznévide, à<br />

la tête d'armées qu'animait le fanatisme musulman, promena le fer et le feu sur la<br />

péninsule, détruisit les temples, persécuta les prêtres, massacra les guerriers, s'en prit<br />

1 Lassen, Indische Alterth., t. I, p. 353.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!