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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 377<br />

Pan-Kou, au milieu de ces fils de singes 1 , fut donc regardé, et j'ose le dire, avec<br />

pleine raison, comme le premier homme. La légende chinoise ne nous fait pas assister à<br />

sa naissance. Elle ne nous le montre pas créature, mais bien créateur, car elle déclare<br />

expressément qu'il commença à régler les rapports de l'humanité. D'où venait-il,<br />

puisque, à la différence de l'Adam de la Genèse, de l'autochtone, phénicien et athénien,<br />

il ne sortait pas du limon ? Sur ce point la légende se tait ; cependant, si elle ne sait pas<br />

nous apprendre où il est né, elle nous indique, du moins, où il est mort et où il fut<br />

enterré : c'est, dit-elle, dans la province méridionale de Honan 2 .<br />

Cette circonstance n'est pas à négliger, et il faut la rapprocher, sans retard, d'un<br />

renseignement très clairement articulé par le Manava-Dharma-Sastra. Ce code religieux<br />

des Hindous, compilé à une époque postérieure à la rédaction des grands poèmes, mais<br />

sur des documents incontestablement fort anciens, déclare, d'une manière positive, que<br />

le Maha-Tsin, le grand pays de la Chine, fut conquis par des tribus des kschattryas<br />

réfractaires qui, après avoir passé le Gange et erré pendant quelque temps dans le<br />

Bengale, traversèrent les montagnes de l'est et se répandirent dans le sud du Céleste<br />

Empire, dont ils civilisèrent les peuples 3 .<br />

Ce renseignement acquiert beaucoup plus de poids encore venant des brahmanes<br />

que s'il émanait d'une autre source. On n'a pas la moindre raison de supposer que la<br />

gloire d'avoir civilisé un territoire différent du leur, par une branche de leur nation, ait<br />

eu de quoi tenter leur vanité et égarer leur bonne foi. Du moment qu'on sortait de<br />

l'organisation voulue chez eux, on leur devenait odieux, on était coupable à tous les<br />

chefs et renié ; et, de même qu'ils avaient oublié leurs liens de parenté avec tant de<br />

nations blanches, ils en auraient fait autant de ceux-là, si la séparation s'était opérée à<br />

une époque relativement basse et dans un temps où, la civilisation de l'Inde étant déjà<br />

fixée, il n'y avait plus moyen de ne pas apercevoir un fait aussi considérable que le<br />

départ et la colonisation séparatiste d'un nombre important de tribus appartenant à la<br />

seconde caste de l'État. Ainsi, rien n'infirme, tout appuie, au contraire, le témoignage<br />

des lois de Manou, et il en résulte que la Chine, à une époque postérieure aux premiers<br />

temps héroïques de l'Inde, a été civilisée par une nation immigrante de la race hindoue,<br />

kschattrya, ariane, blanche, et, par conséquent, que Pan-Kou, ce premier homme que,<br />

tout d'abord, on est surpris de voir défini en législateur par la légende chinoise, était ou<br />

l'un des chefs, ou le chef, ou la personnification d'un peuple blanc venant opérer en<br />

1<br />

Les Miao ne manquaient pas de se donner cette généalogie. (Ritter, Erdkunde, Asien, t. II, p. 273.)<br />

2<br />

Gaubil, ouvr. cité.<br />

3<br />

Ritter, Erdkunde, Asien, t. III, p. 716 ; Manava-Dharma-Sastra, ch. X, § 43, p. 346 : « The<br />

« following <strong>races</strong> of Kshattryas, by their omission of holy rites and by seeing no brahmens, « have<br />

gradually sunk among men, to the lowest of the four classes. – 44 : Paunidracas, « Odras and<br />

Draviras ; Cambojas, Vavanas and Sacas ; Paradas, Pahlavà, CHINAS, « Ciratas, Deradas and<br />

Chasas. – 45 : All those tribes of men who sprang from the mouth, « the arm, the thigh and the<br />

foot of Brahma, but who became out casts by having « neglected their duties, are called Dasyus, or<br />

plunderers, whether they speak the language « of Mlechchas or that of Aryas. »

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