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ANNALES. 439<br />

lorsqu'on cherche à se faire une idée générale de son caractère,<br />

on reconnaît que la bienfaisance en était la base.<br />

C'était son unique passion, il la satisfaisait par des paroles<br />

et des actions, et lui consacrait tout l'argent dont il pouvait<br />

disposer, grâce à la sévère économie qui régnait dans sa<br />

maison. Tous les jeunes gens de mérite et sans fortune<br />

trouvaient en lui un protecteur généreux; et lorsque dans<br />

sa vieillesse il ne pouvait plus tout faire par lui-même, il<br />

s'adressait aux souverains et aux ministres. Par respect<br />

pour son caractère et pour sa gloire, on lui répondait avec<br />

déférence, mais on faisait rarement ce qu'il demandait pour<br />

ses protégés. Comme homme, il se reposait sur lui-même;<br />

dans l'exercice de l'emploi important qui lui était confié,<br />

il s'est toujours montré patriote dévoué, citoyen libéral,<br />

mais combattant les modernes tendances révolutionnaires,<br />

comme dans sa première jeunesse il avait combattu les<br />

attaques contre son roi, Frédéric le Grand.<br />

Toute religion doit avoir pour but de favoriser des rapports<br />

paisibles entre les hommes; le protestantisme est<br />

dans ce cas, aussi Gleim avait-il pu suivre la religion de<br />

l'honnête homme qui lui était innée, sans cesser de se<br />

croire protestant zélé. Au reste, M. Koerte se propose d'écrire<br />

la vie de son ami ; alors chacun pourra se représenter<br />

à sa manière cette remarquable individualité.<br />

A côté des souvenirs vivants du passé, nous devions voir<br />

une touchante image de l'instabilité humaine dans la personne<br />

d'une nièce de Gleim. Pendant une longue suite d'années,<br />

elle avait fait, sous le nom de Gléminde, les délices<br />

d'un cercle de poètes amis, maintenant nous la voyions<br />

étendue sur un lit de douleur et prête à quitter la vie. Sa<br />

physionomie était encore aimable et gracieuse, une propreté<br />

recherchée régnait autour d'elle, et nous l'écoutâmes avec<br />

un vif plaisir parler de ses beaux jours passés, dans lesquels<br />

son excellent oncle avait eu une si large part.<br />

Pour terminer dignement notre pèlerinage, nous nous<br />

rendîmes au jardin pour voir la tombe, où le noble vieillard

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