29.01.2013 Aufrufe

Mehrsprachigkeit in Europa: Plurilinguismo in Europa ... - EURAC

Mehrsprachigkeit in Europa: Plurilinguismo in Europa ... - EURAC

Mehrsprachigkeit in Europa: Plurilinguismo in Europa ... - EURAC

MEHR ANZEIGEN
WENIGER ANZEIGEN

Sie wollen auch ein ePaper? Erhöhen Sie die Reichweite Ihrer Titel.

YUMPU macht aus Druck-PDFs automatisch weboptimierte ePaper, die Google liebt.

Cécile Jahan<br />

Nous touchons ici à un aspect problématique propre au champ des politiques l<strong>in</strong>guistiques<br />

et qui lié à sa défi nition et sa term<strong>in</strong>ologie. La dimension consciente des actions est souvent<br />

retenue comme un trait de défi nition d’une politique l<strong>in</strong>guistique (Labrie 1993 :30, Corbeil<br />

1983, Cooper 1989, Calvet 1987) mais il ne fait pas l’unanimité. De toute évidence, il y a ici<br />

matière à discussion 3 .<br />

Aux dispositions mentionnées précédemment qui s’appliquent au territoire national,<br />

s’ajoutent d’autres actions, de nature différente qui, dirigées vers les pays étrangers, visent<br />

à asseoir le statut réel ou symbolique du français et de l’allemand. En France, nous pensons<br />

pr<strong>in</strong>cipalement à la politique l<strong>in</strong>guistique qui est menée dans le cadre de la Francophonie<br />

<strong>in</strong>stitutionnelle. Depuis 1989, les discours de la Francophonie font référence aux dialogues des<br />

langues et des cultures dans l’espace francophone. L’accent est mis sur les « langues partenaires »,<br />

sur les problèmes de développement, sur la coopération multilatérale. Il est <strong>in</strong>téressant de<br />

noter ici qu’il ne s’agit pas d’action au sens où nous l’avons défi nie (passage à l’acte) mais<br />

bien de discours. Pour ce qui est des actions, c’est davantage dans la coopération bilatérale<br />

que la France engage de véritables efforts, c’est-à-dire dans des relations qu’elle entretient<br />

<strong>in</strong>dividuellement avec les pays membres. Dans ce type de coopération, les actions engagées<br />

par la France prennent la forme de subventions aux établissements publics d’enseignement en<br />

langue française (AEFE), d’attribution de bourses, de subventions aux Alliances Françaises et<br />

aux établissements culturels français à l’étranger, ou encore de dépenses d’<strong>in</strong>tervention pour<br />

promouvoir la Francophonie dans le doma<strong>in</strong>e audiovisuel. Les efforts portés sur les médias<br />

et l’enseignement montrent à quel po<strong>in</strong>t la diffusion du français (et a<strong>in</strong>si la promotion d’une<br />

élite francophone) passe bien avant la volonté d’assurer dans ces pays un développement<br />

endogène fondé sur la valorisation des langues partenaires. Les actions semblent ici en totale<br />

contradiction avec les discours.<br />

En Allemagne, la promotion de la langue a pris une toute autre forme, en ce sens où il n’existe<br />

pas de « Germanophonie » <strong>in</strong>stitutionnelle. Les champs d’<strong>in</strong>tervention sont davantage ceux des<br />

<strong>in</strong>stitutions européennes, des systèmes éducatifs dans les pays frontaliers de l’Allemagne, des<br />

m<strong>in</strong>orités allemandes implantées en Europe centrale et orientale. Parmi les actions opérées par<br />

l’Allemagne, citons à titre d’exemple la mise en place de cours d’allemand <strong>in</strong>tensif à l’<strong>in</strong>tention<br />

des fonctionnaires des organes européens, afi n que ceux-ci puissent utiliser l’allemand à côté<br />

de l’anglais et du français comme troisième langue de travail (comme cela est théoriquement<br />

prévu). D’autre part, l’Allemagne accorde des fonds importants aux organes <strong>in</strong>termédiaires de<br />

promotion de l’allemand (<strong>in</strong>stituts Goethe, <strong>in</strong>stitut pour les relations <strong>in</strong>ternationales, écoles<br />

allemandes implantées à l’étranger, etc.) marquant a<strong>in</strong>si son engagement. Ces actions sont très<br />

largement relayées par des discours qui visent à mettre en avant la place importante qu’occupe<br />

la langue allemande à l’<strong>in</strong>ternational 4 .<br />

3 Voir entre autres l’article de J.M. Eloy (1997).<br />

4 En guise d’illustration, nous pouvons nous référer au discours <strong>in</strong>titulé « Promouvoir la langue allemande » est disponible<br />

sur le site du Deutsches Auswärtiges Amt (accessible en ligne à l’adresse suivante: http://www.auswaertiges-amt.<br />

de/diplo/de/Aussenpolitik/Kulturpolitik/Sprache/DeutscheSprache.html) qui porte sur la nécessité légitime, selon le<br />

gouvernement allemand, de promouvoir l’allemand. Dans ce discours, les arguments avancés sont d’ordre quantitatif<br />

en ce qui concerne le nombre de locuteurs (« l’allemand fait partie du groupe des sept à huit langues les plus<br />

importantes dans le monde », « Le nombre des personnes de langue maternelle allemande s’élève à 100 millions »)<br />

et celui des apprenants (« Il y a dans le monde 15 à 16 millions de personnes qui apprennent l’allemand en tant que<br />

langue étrangère »), mais aussi qualitatif. Fort de son statut de langue offi cielle nationale ou régionale dans plusieurs<br />

pays de langue allemande, de langue de l’adm<strong>in</strong>istration (Amtssprache) dans ces mêmes pays, de langue de travail<br />

430<br />

Multil<strong>in</strong>gualism.<strong>in</strong>db 430 4-12-2006 12:29:29

Hurra! Ihre Datei wurde hochgeladen und ist bereit für die Veröffentlichung.

Erfolgreich gespeichert!

Leider ist etwas schief gelaufen!