Mehrsprachigkeit in Europa: Plurilinguismo in Europa ... - EURAC

Les représentations sociolinguistiques de locuteurs
adolescents en Alsace (France)
François-Xavier Bogatto, Elise Mercier, Arlette Bothorel-Witz, bothorel@umb.u-strasbg.fr,
Département de Dialectologie, Université Marc Bloch, Strasbourg.
Abstract
En Alsace, les représentations sociolinguistiques des adolescents n’ont pas fait l’objet d’études approfondies.
Des enquêtes qualitatives (semi-directives) menées auprès d’une vingtaine d’élèves de troisième (collège)
se focalisent plus particulièrement sur les langues vivantes (allemand et anglais) que ces jeunes, vivant dans
une région frontalière, apprennent parallèlement à l’école. Les représentations se construisant en contexte
sont abordées comme de possibles indices de la motivation de l’apprentissage des LVE. L’étude cherche par
ailleurs à vérifi er dans quelle mesure les compétences en LVE des apprenants sont recontextualisées dans
des espaces extra-scolaires.
Dans le cadre du programme Language Bridges, une recherche collective1 , de nature empirique et
qualitative, a porté sur les représentations des langues et pratiques en Alsace et, plus particulièrement, sur
les représentations que les élèves (adolescents de 14 – 15 ans) vivant dans cette zone frontalière ont des
langues vivantes étrangères (LVE) qu’ils apprennent à l’école. En raison des thématiques de ce Colloque
sur le multilinguisme en Europe, notre contribution (qui prend appui sur les résultats de nos enquêtes) tend
à rendre compte du possible impact des faits dits subjectifs (représentations, attitudes) sur la motivation
de l’apprentissage de l’allemand et, parallèlement, de l’anglais.
Dans le domaine de l’éducation et, plus spécialement, de l’apprentissage des langues secondes et
étrangères, de nombreuses études ont porté et continuent à porter sur la motivation des apprenants. Il
ressort de cet ensemble de travaux théoriques et méthodologiques très hétérogène que les modèles sociopsychologiques
mettent particulièrement en avant l’incidence de la motivation et des attitudes et/ou
représentations sur la réussite ou l’échec de l’apprentissage2 . Plus récemment, Candelier et Hermann-
Brennecke (1995), Zarate (1995), Candelier (1997), Gajo (1997), Matthey (2000), Billiez et Millet (2001),
Moore (2001) ont, entre autres, fait une large place aux représentations (représentations de l’étranger,
des langues et/ou de leur l’apprentissage) dans la didactique des langues. La plupart de ces travaux,
indépendamment de leurs orientations, mettent en évidence l’ambiguïté de la notion (multidimensionnelle)
de motivation et la complexité de ses liens avec les faits représentationnels / attitudinaux et l’apprentissage
des langues. Motivation, représentations et apprentissage constituent, en quelque sorte, les termes d’une
triade qui interagissent les uns avec les autres, de sorte qu’il ne saurait être question d’une causalité et
d’effets linéaires, mais d’une «rétroaction en hélice» (Blanchet 2005 : 28) entre les termes en présence.
Il s’ensuit que, si l’analyse des représentations peut apporter des éléments d’appréciation sur cette
dynamique complexe, elle ne peut en aucun cas donner accès au système de motivations qui sous-tend
l’apprentissage d’une langue vivante étrangère et encore moins fournir les bases d’une mesure de la
motivation (si tant est qu’elle est possible).
1 Outre les auteurs de cet article, l’équipe strasbourgeoise impliquée dans ce projet est constituée de Dominique Huck,
Frédéric Mékaoui et d’Anémone Geiger-Jaillet.
2 Cf. Gardner et Lambert (1959), Gardner, Gliksman, Smythe (1978), Clément et Hamers
(1979).
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