Mehrsprachigkeit in Europa: Plurilinguismo in Europa ... - EURAC

Les représentations sociolinguistiques de locuteurs adolescents en Alsace
Dans la plupart des cas (16/20), tout milieu social confondu, les parents ont joué un rôle
actif dans le choix des deux LVE dont ils ont encouragé l’apprentissage dès la sixième, avec
l’espoir de voir leurs enfants atteindre un niveau de compétence équilingue. Sauf exception,
les enfants semblent avoir été associés à la décision des parents. Le choix qui a été fait
antérieurement pour une sœur ou pour un frère ainé(e) de l’informateur peut amener les
parents (tout comme les informateurs) à vouloir reproduire le même schéma (6/20). Lorsque la
position des parents n’est pas (totalement) partagée par les enfants (6/20), il est remarquable
que l’option qu’auraient retenue les enfants joue, à une exception près, en faveur de
l’apprentissage de l’anglais (comme seule LVE en sixième). Au total on pourrait parler ici d’une
motivation extrinsèque bien qu’il existe dans la majorité des cas, une forme plus ou moins
prononcée d’auto-détermination (choix accepté par l’élève).
Malgré la diversité des représentations, la motivation des informateurs pour l’apprentissage
des deux LVE semble manifeste. La quasi-totalité des informateurs (17/20) exprime clairement
le souhait de continuer l’apprentissage de l’allemand et de l’anglais; les enquêtés ne conçoivent
pas un cursus scolaire sans enseignement de LVE, ni pour eux, ni pour leurs enfants. Les goûts
et les intérêts personnels, de même que le profi t, réel ou symbolique, que la connaissance des
langues est susceptible de rapporter en constituent les raisons essentielles. En revanche, les
attitudes que suscite la possible intégration d’une classe bilingue paritaire vient quelque peu
relativiser la portée de cette motivation. En effet, contre toute attente, la moitié des élèves
déclare ne pas être intéressée par cette fi lière, en raison d’une surcharge de travail ou par
crainte de ne pas disposer d’un niveau de langue suffi sant. Il est, par ailleurs, remarquable que
plus du quart des informateurs ignore l’existence de ces mêmes fi lières.
Les méthodes d’enseignement et d’apprentissage des deux LVE, entre lesquelles les élèves
perçoivent relativement peu de différences, suscitent des appréciations toujours positives. Ils
regrettent, toutefois, l’importance donnée à l’expression écrite et à l’acquisition d’un savoir
grammatical en allemand au détriment de l’expression et des interactions orales en classe que
semblent privilégier les enseignants d’anglais. La vision stéréotypée d’un enseignement de
l’anglais plus ancré dans la modernité, voire dans l’actualité transparaît dans le discours de
quelques élèves.
En ce qui concerne d’autres attitudes didactiques, on notera que l’anglais est majoritairement
considéré comme une langue dont l’acquisition est jugée facile ou assez facile. Dans le cas de
l’allemand, six des vingt informateurs (qui ont pour point commun de ne pas être dialectophones)
soulignent, inversement, les diffi cultés de l’apprentissage. Tous les francophones ne semblent
cependant pas être confrontés aux mêmes problèmes. Lorsque les apprenants évoquent les
écueils propres à chacune des langues, l’accent est mis sur l’acquisition du lexique et de la
prononciation de l’anglais d’une part, sur les diffi cultés grammaticales de l’allemand, d’autre
part.
Au total : l’analyse du discours sur les langues vivantes que les élèves apprennent en milieu
scolaire met en évidence des représentations et des attitudes de natures fonctionnelles,
didactiques et, à moindre degré, esthétiques qui pourraient constituer autant d’indicateurs de
diverses formes de motivation extra- et intrinsèques de l’apprentissage des LVE.
En focalisant l’attention sur le contenu des représentations (ce qui est dit / pas dit), il
convient de retenir deux aspects qui ne sont pas problématisés dans le discours :
Multilingualism.indb 97 4-12-2006 12:25:51
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