02.07.2013 Views

Jurisques - Catalogue - Prim.net

Jurisques - Catalogue - Prim.net

Jurisques - Catalogue - Prim.net

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Rebora, n° 51249 ; T.A. Toulouse, 4 fév. 2004, Mme Cossou, n° 02-724, sol. confirmée en appel : C.A.A.<br />

Bordeaux, 2 mai 2007, Mme Catherine X, n° 04BX00940) mais le juge peut aussi bien retenir la faute simple<br />

alors même que les conditions d’intervention de la puissance publique étaient assez délicates ou prises dans<br />

l’urgence (C.E., 28 avr. 1967, Sieur Lafont, n° 65449 ; C.E., 4 mars 1991, Cne de Saint-Lary-Soulan, n° 90267).<br />

En revanche la responsabilité de la commune n’est pas susceptible d’être engagée dans deux cas de figure :<br />

- lorsqu’il s’agit d’un risque ou danger mineur qu’un maire n’est pas tenu de signaler (C.E., 6 fév. 1981,<br />

Mme Barateau, n° 13145 ; C.A.A. Lyon, 26 mai 2009, Mlle Mathilde A., n° 06LY00666), qu’il ignorait<br />

ou qui est connu de tous (C.A.A. Marseille, 8 oct. 2007, M. Michel X, n° 05MA00322) ;<br />

- lorsque les administrés n’ont pas respecté leur obligation de prudence, un maire ne devant signaler<br />

que les dangers excédant ceux contre lesquels les intéressés doivent normalement, par leur prudence, se<br />

prémunir (C.E., 12 déc. 1986, M. Marcello Rebora, n° 51249 ; C.A.A. Lyon, 14 oct. 2008, Mme<br />

Raymonde X, n° 06LY01806) [voir ci-dessous III, B : Faute de la victime].<br />

b) L’absence ou l’insuffisance de travaux destinés à prévenir ou à réduire les effets des risques<br />

naturels peut également conduire à engager la responsabilité de la commune. Dans ce domaine, la jurisprudence<br />

sanctionne les fautes lourdes commises par le maire dans l’exercice de ses pouvoirs de police (C.E., 16 janv.<br />

1971, Dame Louvet, n° 75282 ; C.E., 11 mars 1983, M. Bertazzon, n° 32550 ; C.E., 25 oct. 1985, M.<br />

Poinsignon, n° 39288 ; C.E., 29 déc. 1989, M. Cassagne, n° 66273 ; C.A.A. Bordeaux, 30 juin 2003, Mme X., n°<br />

99BX00462 ; C.A.A. Douai, 16 nov. 2006, Cne de Marchiennes, n° 06DA00206 ; C.A.A. Marseille, 8 oct. 2007,<br />

M. Michel X, n° 05MA00322 ; T.A. Toulouse, 4 fév. 2004, Mme Cossou, n° 02-724, sol. confirmée en appel :<br />

C.A.A. Bordeaux, 2 mai 2007, Mme Catherine X, n° 04BX00940).<br />

A nouveau, l’obligation d’entreprendre des travaux pour faire face au risque doit être nuancée :<br />

- les travaux envisagés doivent être utiles afin de prévenir le danger. Le caractère inéluctable d’un<br />

événement peut rendre inutile certains travaux de protection au regard de sa survenance. La<br />

responsabilité de la commune est écartée si la réalisation des travaux ne pouvait empêcher la réalisation<br />

du dommage (C.A.A. Bordeaux, 1 er août 1994, Bedat n° 93BX00418) ;<br />

- les moyens financiers limités d’une commune peuvent justifier qu’elle n’entreprenne pas des travaux<br />

de protection dont le coût excèderait ses moyens. En effet, le juge administratif se réfère généralement<br />

au coût des travaux vis à vis des ressources communales pour apprécier la responsabilité de la<br />

commune. Les travaux ne doivent pas être « hors de proportion avec les ressources communales »<br />

(C.E., 16 juin 1989, Assoc. « Le ski alpin Murois », n° 59616 ; C.A.A. Bordeaux, 3 fév. 2005, M. et<br />

Mme Bernard X, n° 01BX00069 ; C.A.A. Bordeaux, 11 déc. 2007, M. Yohann X, n° 05BX01804),<br />

compte tenu de l’étendue des zones à protéger et de l’importance d’un phénomène naturel (T.A.<br />

Toulouse, 4 fév. 2004, Mme Cossou, n° 02-724, sol. confirmée : C.A.A. Bordeaux, 2 mai 2007, Mme<br />

Catherine X, n° 04BX00940 : le juge administratif admet en outre qu’une commune établisse des<br />

priorités dans les travaux à entreprendre eu égard aux moyens financiers dont elle dispose) ;<br />

- le laps de temps entre la découverte du risque et sa réalisation est pris en compte par le juge<br />

administratif dans l’analyse de la responsabilité du maire relative aux travaux de prévention. Ainsi, il ne<br />

peut être reproché à un maire de n’avoir pas entrepris les travaux de prévention nécessaires pour<br />

prévenir l’éboulement d’une falaise lorsque ce délai est de 4 jours, l’intervention de l’autorité de police<br />

étant, dans ce cas d’espèce, « matériellement impossible » dans un tel délai (C.A.A. Nantes, 20 fév.<br />

2007, Cne de Segré, n° 06NT00560 ; voir également : C.A.A. Versailles, 16 nov. 2006, M. Jean-Pierre<br />

X, n° 04VE03522 ; C.A.A. Bordeaux, 5 juin 2007, Mme Léone X, n° 04BX01431) ;<br />

- il ne peut être reproché aux communes ou à l’Etat de ne pas avoir entrepris des travaux de prévention<br />

des risques naturels dont ils ne connaissaient pas l’existence (C.A.A. Bordeaux, 19 janv. 2010, Ministre<br />

de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, n° 08BX02263<br />

) ;<br />

- enfin il n’appartient ni aux communes ni à l’État de protéger les propriétés privées riveraines contre la<br />

mer ou contre les eaux fluviales [voir fiche 41 : Inondation].<br />

230

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!