02.07.2013 Views

Jurisques - Catalogue - Prim.net

Jurisques - Catalogue - Prim.net

Jurisques - Catalogue - Prim.net

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

2. - Pouvoirs de police générale du préfet (5303)<br />

La responsabilité de l’État peut être recherchée séparément ou simultanément avec celle de la commune. En<br />

effet, en vertu de l’article L. 2215-1 du C.G.C.T., le préfet dispose d’un pouvoir de police général propre ainsi<br />

qu’un pouvoir de substitution en cas de carence du maire dans l’exercice de ses pouvoirs de police. Dans les<br />

deux situations, la responsabilité de l’État ne pourra généralement être engagée que pour faute lourde (C.A.A.<br />

Douai, 7 oct. 2004, Sec. d’Etat au logement, n° 02DA00265).<br />

Lorsqu’un préfet se substitue au maire, seule la responsabilité de la commune est susceptible d’être engagée en<br />

cas de faute commise par le préfet dans l’exercice de ce pouvoir de substitution car le préfet agit au nom de la<br />

commune (C.A.A. Marseille, 26 janv. 2004, Ministre de l’intérieur, n° 99MA01796 ; C.A.A. Douai, 7 oct. 2004,<br />

Sec. d’Etat au logement, n° 02DA00265 ; C.A.A. Marseille, 3 janv. 2005, Ministre de l’intérieur, n°<br />

01MA00523).<br />

B. - Police spéciale (5304)<br />

Les autorités détentrices d’un pouvoir de police spéciale peuvent également voir leur responsabilité engagée en<br />

cas de manquement à leurs obligations [voir fiche 36 : Police des campings ; fiche 41 : Inondation]. L’Etat peut<br />

ainsi, par exemple, être mis en cause du fait de ses carences en matière de police de l’eau (notamment pour éviter<br />

l’aggravation des inondations provoquée par l’encombrement des berges et des cours d’eau).<br />

II. - MANQUEMENT AUX REGLES D’URBANISME (5305)<br />

A. - Prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme (5306)<br />

La responsabilité de l’autorité compétente en matière de documents d’urbanisme (P.O.S. ou P.L.U.) peut être<br />

engagée dans l’hypothèse d’un sinistre survenu dans un secteur classé à tort en zone constructible (C.A.A. Lyon,<br />

11 juin 2002, Cne de Buis les Baronnies, n° 97LY01255 ; voir également : C.A.A. Marseille, 18 mai 2006, M. et<br />

Mme X, n° 02MA01217), ou en l’absence des prescriptions nécessaires pour prévenir le risque encouru (a<br />

contrario : C.A.A. Nantes, 17 fév. 2004, M. et Mme X., n° 01NT01175).<br />

B. - Prise en compte des risques dans les autorisations d’occupation du sol (5307)<br />

1. - Certificat d’urbanisme (5308)<br />

Engage la responsabilité de l’Etat le préfet qui délivre un certificat d’urbanisme positif concernant un lot situé<br />

dans un terrain soumis à un risque majeur d’inondations (C.A.A. Douai, 28 avr. 2005, M. Claude X., n°<br />

03DA00193 ; T.A. Marseille, 11 mars 2004, Sté d’études et de réalisations immobilières, n° 00-1889).<br />

Si la demande de certificat précise l’opération projetée, le certificat d’urbanisme précise si le terrain peut être<br />

utilisé pour la réalisation de cette opération.<br />

Par conséquent, une omission ou une erreur dans les indications du certificat d’urbanisme est susceptible<br />

d’engager la responsabilité de l’autorité qui l’a délivré. Il en est ainsi, par exemple, lorsque les documents (atlas<br />

de zones inondables) sur lesquels s’était notamment fondé le préfet pour délivrer un certificat d’urbanisme<br />

négatif comportent des inexactitudes (C.A.A. Nancy, 24 mars 2005, M. Paul X., n° 01NC00041). De même, le<br />

fait de délivrer un certificat d’urbanisme positif sans mentionner qu’une étude était en cours en vue de délimiter<br />

les risques de mouvements de terrains et ce, alors même que le P.P.R. n’était pas encore approuvé, constitue une<br />

faute de nature à engager la responsabilité de l’autorité qui l’a délivré (C.A.A. Bordeaux, 6 avr. 2009, M. Jean-<br />

Louis X., n° 08BX00568).<br />

La faute résultant de l’illégalité d’un certificat d’urbanisme positif délivré à tort n’ouvre droit à réparation que<br />

des préjudices qui sont la conséquence directe de cette décision illégale et qui sont établis (C.A.A. Bordeaux, 23<br />

juin 2011, Cne de Saint-clément-des-baleines, n° 10BX01991).<br />

Toutefois, la responsabilité de l’autorité qui délivre le certificat n’est pas engagée lorsque celle-ci n’avait pas<br />

connaissance de l’existence du risque lors de la délivrance du certificat d’urbanisme positif (C.A.A. Douai, 26<br />

mai 2005, M. et Mme Loïc X., n° 03DA00580 ; voir a contrario : C.A.A. Marseille, 9 oct. 2008, M. Jean-Pierre<br />

X., n° 06MA00248).<br />

232

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!