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TRONCIN Le redoublement

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- 160 -Ainsi, des élèves repérés faibles dans une classe n’auraient pas été systématiquementconsidérés comme tels s’ils avaient été scolarisés dans une autre classe ou s’ils avaient étésoumis à des épreuves standardisées. C’est pourquoi ce célèbre sociologue de l’éducation(1996, 7) considère que « la décision de <strong>redoublement</strong> est une mesure fort aléatoirelorsqu’elle est prise par chaque enseignant sur la base de ses propres normesd’excellence. » Dès lors, la relation du <strong>redoublement</strong> à la valeur scolaire objective desélèves apparaît affectée du même type d’incertitude et des mêmes biais que celle avec lesnotes. Pour tempérer ces jugements subjectifs, il apparaît utile, voire nécessaire, deproposer des outils externes qui autorisent une évaluation homogène des élèves, d’uneclasse à l’autre, pour un même programme.tel-00140531, version 1 - 6 Apr 2007Il existe une dimension comparative inhérente à l’acte d’évaluer. L’enseignant, qui a encharge une classe, n’évalue pas ses élèves indépendamment les uns des autres, mais les unspar rapport aux autres. Dès lors, les résultats obtenus par les élèves à ces évaluationscontextualisées rendent compte de leur position relative dans la classe. Ils fondent engrande partie les décisions d’orientation des enseignants. <strong>Le</strong> destin scolaire des élèves estentre les mains de ces derniers puisque, comme le souligne DEFRANCE 1 (1994, 31),« tous les pouvoirs se trouvent institutionnellement confondus : c’est le même qui enseigneet juge ensuite les résultats de cet enseignement, c’est le même qui fixe les règles etsanctionne en cas de transgression. » En effet, les enseignants ont toujours une largejuridiction sur ce qui se passe dans la classe qui reste « un invariant constitutif de lasituation pédagogique en milieu scolaire », selon TARDIF et LESSARD (2000, 26).Rappelons que, en cours préparatoire, l’appréciation du maître est primordiale et que, dansles faits, il n’existe pas de contrepoids : le conseil de cycle entérine la proposition qui nefait l’objet d’aucun recours de la part des familles.1 B. DEFRANCE, "Dans la classe, « tenir » ou « les tenir »", École des parents 9-10 (1994) : 37-43.

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