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TRONCIN Le redoublement

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- 162 -tel-00140531, version 1 - 6 Apr 2007D’autres chercheurs soulignent que l’enseignant, outre le fait que son adhésion au<strong>redoublement</strong> peut-être plus ou moins forte, ne fonde pas ses décisions de passageuniquement sur des critères scolaires. Certaines autres caractéristiques des enfants peuvent« rentrer en ligne de compte », telles que le sexe, la maturité et la motivation. <strong>Le</strong>s études deLEBLANC (1991) et ROBITAILLE-GAGNON et JULIEN (1994) révèlent que les filles,« toutes choses égales par ailleurs », obtiennent plus facilement que les garçons un passageen cours supérieur : l’hypothèse avancée est que leur comportement, jugé moinsperturbateur, joue en leur faveur. ZAZZO 1 (1993) considère à cet égard que les fillesprésentent des réactions mieux adaptées aux exigences du travail en classe et que pouratteindre les mêmes résultats, les garçons doivent disposer de plus grandes capacitésintellectuelles. Selon cette psychologue, « si, à qualités égales d’intelligence globale, lesfilles apprennent mieux, c’est parce qu’elles se différencient des garçons par deux formesde contrôle qui, tout en étant solidaires, sont à distinguer : le contrôle de soi (de sesimpulsions, intentions ou objectifs immédiats, qu’elles sont capables de différer oud’inhiber grâce à la prise de conscience de leur opportunité) et le contrôle de la situation(dont les fluctuations et les changements sont plus aisément saisis). 2 »Cette différenciation selon le sexe n’est pas marginale lorsque nous prenons en compte lesretards scolaires observés en début de scolarité secondaire. Dans son étude fine des âgesscolaires à l’entrée en sixième conduite dans l’Académie de Poitiers, FERRIER (2003)montre que les garçons sont d’autant plus sur-représentés que le retard est important 3 : enconsidérant de manière indifférenciée les retards, ils sont pratiquement cinquante pour centde plus que les filles (30,4 % vs 21,8 %) alors que le rapport est presque de un à deuxlorsque ne sont pris en compte que les retards d’au moins deux ans (4,6 % vs 2,5 %). Selonce responsable éducatif, il conviendrait d’identifier de façon (encore plus) précise lescauses des difficultés propres aux garçons afin de trouver les réponses les plus adéquatesdans la gestion quotidienne de la classe. Outre une meilleure adaptation des filles au1 Bianka ZAZZO, Féminin - masculin à l'école et ailleurs, (Paris : PUF, 1993) 203.2 Ibid., p. 108.3 <strong>Le</strong>s données démographiques dans l’Académie de Poitiers ne se démarquent pas de celles observées auniveau national quant au nombre de naissances des garçons (105) rapporté à celui des filles (100).

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