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TRONCIN Le redoublement

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- 506 -l’efficacité extrêmement limitée, et s’avère être en moyenne contre-productif : il neconstitue pas une seconde chance pour les élèves. Autrement dit, en moyenne, l’institutionscolaire ne rend pas service à un élève faible en le faisant redoubler son cours préparatoire.Pour autant, les progrès réalisés par les élèves promus faibles ne leur permettent pas decombler leur retard initial de début CE1 : dans neuf cas sur dix, ils restent parmi les dixpour cent les plus faibles des élèves en fin d’année scolaire et, dans un cas sur deux, ilsconnaîtront à leur tour les affres d’une décision de <strong>redoublement</strong>.tel-00140531, version 1 - 6 Apr 2007Cet arrêt en fin de cycle des apprentissages fondamentaux, s’il est envisagé dans les textesrégissant notre institution scolaire et (de ce fait) fréquemment préconisé par le corpsenseignant, apparaît ne pas être une mesure pédagogique susceptible d’aider les élèves àélever suffisamment leur niveau d’acquisitions scolaires. Lorsque nous le comparons en finde CE1 à celui affiché par les élèves qui ont eu jusqu’à présent un parcours linéaire, il sedémarque significativement par sa faiblesse moyenne : seuls vingt pour cent desredoublants obtiennent un score supérieur ou égal à celui obtenu par la moitié de leurscondisciples plus jeunes. Cette absence de bénéfice significatif du <strong>redoublement</strong> n’est pasdémentie lorsque nous intégrons à l’analyse une dimension temporelle plus affirmée. <strong>Le</strong>s« anciens » redoublants de grande section de maternelle et de cours préparatoire affichentdeux ou trois ans après la décision un niveau faible persistant qui les situe, pour trois quartsd’entre eux, parmi les vingt-cinq pour cent des élèves les plus faibles de l’échantillon. À cetitre, deux convictions largement répandues ne sont pas validées par ces analyses. Lapremière croyance associe un gain d’efficacité du <strong>redoublement</strong> à la précocité de ladécision : plus la mesure intervient tôt dans le cursus, plus le bénéfice pour les élèves estgrand. La seconde croyance octroie au <strong>redoublement</strong> une efficacité différée dans le temps :lors de l’année supplémentaire les bases sont (re)construites ou solidifiées, ce qui permetaux élèves de « repartir du bon pied » et d’en tirer profit ultérieurement.Sur la base de l’ensemble des résultats empiriques générés par cette recherche, nouspouvons tirer un certain nombre d’enseignements pour agir tout en gardant à l’esprit lespropos de GOUPIL (1997, 121) considérant que « le <strong>redoublement</strong> est un sujet où il y aencore place pour la recherche ». En effet, si nous avons donné des indications de grande

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