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TRONCIN Le redoublement

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- 40 -norme institutionnelle. Ainsi les systèmes éducatifs du « modèle scandinave » s'attachentilsprincipalement à créer les conditions d'un épanouissement abouti de l'enfant au traversune structure unique entre primaire et secondaire pendant neuf ans, en refusant toutesélection et toute évaluation normative avant les dernières années de la scolarité commune,tout en cherchant à individualiser l'enseignement par des dispositifs variés. La non réussitede l'enfant est définie par le manque d'épanouissement personnel ou par l'arrêt dans leprogrès individuel.tel-00140531, version 1 - 6 Apr 2007Cette finalité éducative n'est pas prégnante dans les systèmes éducatifs latins qui secaractérisent plutôt par la valorisation d'une excellence scolaire et l'acquisition deconnaissances régulièrement évaluées. En Grèce, en Italie ou en Espagne, l'échec scolaireest lié au niveau atteint par l'élève au regard des buts et objectifs du programme d'études,en particulier ceux fixés par l'enseignement de base. La France, quant à elle, appréhendel'échec scolaire principalement à l'aide de trois critères : le retard scolaire dû aux<strong>redoublement</strong>s, la sortie du système scolaire sans qualification et les résultats obtenus auxévaluations nationales. <strong>Le</strong> premier d’entre eux « monopolise » l’attention des acteurs quiconsidèrent en général qu’un échec est avéré lorsqu’un <strong>redoublement</strong> est décidé et qu’il estvéritablement consommé lorsqu’il ne s’agit pas d’une première fois. Dans le rapport duConseil Économique et Social (2002, I-13), il est écrit que « les mentalités françaises sontmarquées par la notion de « retard scolaire » : les élèves sont censés, comme les trains,arriver juste au bon moment dans la classe correspondant à leur âge. »De manière générale, ces regards différents que portent les systèmes éducatifs sur lesélèves, ne sont pas sans incidence sur la manière de définir le curriculum. À ce titre,BERNSTEIN (1975) définit deux types de « codes de savoirs scolaires ». D'une part, lecode intégré où les savoirs sont reliés entre eux et articulés à un projet éducatif global :celui-ci s'attache moins au fait de maîtriser telle compétence qu'à la manière dont celle-ci aété acquise. D'autre part, le code sériel où les savoirs scolaires ne se superposent pas auxsavoirs non scolaires et familiers et où des rythmes d'apprentissages précis sont imposésaux élèves. Nous reviendrons ultérieurement sur ces idéologies marquées, sources dedifférences notoires dans la définition des objectifs éducatifs.

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