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108 ÉTUDES SUR LA KABILIE.
L'examen des dénominations- ethnographiques fournit
une nouvelle preuve de ce fait intéressant, et permet,
jusqu'à un certain point, de suivre leur route. La tra
dition rapporte que, dans leur mouvement d'émigra
tion, ils firent un premier séjour vers la ligne où le
Sahara confine au désert;
mais elle n'en dit pas davan
tage. La nomenclature, plus explicite, indique le point
où ils durent s'arrêter. C'est dans la ville de Ngouça,
où l'on trouve tout un quartier compris sous le nom
d'Oulâd-el-Arîbi (les descendants de l'Aribien) qui fait
à peu près le tiers de la population. Ngouça, apparte
nant à l'oasis d'Ouaregla, se trouve sur la ligne que les
émigrants devaient parcourir.
Ainsi , du Nord au Sud et du Sud au Nord , de l'Est à
l'Ouest et de l'Ouest à l'Est,
ont été poussés par des
causes diverses, mais presque toujours violentes, des
troupeaux d'hommes que l'invasion, la discorde ou la
misère arrachaient de leur berceau et chassaient devant
elles, et, pour échapper au fouet de la destinée, ces
troupeaux se dispersaient sur la roule , qu'ils jonchaient
de leurs débris.
Ces débris se. réuniront-ils quelque jour? Verra-t-on
s'animer d'une vie nouvelle, d'une vie commune celte
grande vallée de Josaphat? L'époque d'une résurrec
tion semblable paraît au moins fort éloignée.
11 faudrait que parmi ces milliers de petites peu
plades s'éveillât le sentiment politique qui a coûté à
la France dix siècles d'efforts.
L'idée d'une nationalité algérienne n'existe dans au-