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LIVRE VI.— POPULATION. 477
sède le point d'appui et dont l'action s'étend à toute
l'Algérie. Nous voulons parler de l'ordre religieux fondé
par un marabout d'Alger* nommé Beri-'Abd-er-Rah'mân.
Il a son siège dans la Iribu des Beni-Isma'ïl, confédéra
tion de Guechtoula , canton de Bou-R'ni,
et compte des
frères dans les deux races indigènes qui. peuplent nos
possessions. La confrérie de Ben-'Abd-er-Rah'mân est,
ainsi que le dit notre collègue et ami M, de Neveu,
dans son ouvrage sur les Khouan, l'ordre national de
l'Algérie; aussi Abd-el-K'âder s'y était-il fait affilier de
puis longtemps.
L'origine de cette congrégation remonte au règne
de Moustafa-Paçha1. A cette époque, le marabout Ben-
'Abd-er-Bah'mân habitait avec sa famille les environs
d'Alger. Peu de temps avant sa mort, il quitta son pays
natal et vint s'établir dans la tribu des Beni-Isma'ïl, sur
les pentes du Jurjura, à l'une des sources de l'Ouad-
bou-R'ni. Il n'y vécut que six mois environ et fut en
terré dans le lieu où il avait passé ses derniers jours,
par lés soins des disciples qu'il avait formés parmi les
Kabiles.
Trois jours après, la nouvelle de sa mort parvint,
chez les frères d'Alger ; ils se désolèrent en pensant
que son corps reposerait loin d'eux. Ils tinrent conseil
et, désespérant d'en obtenir la restitution de bon gré,
prirent la résolution de l'enlever par ruse. Aussitôt
•
' Nous empruntons la plupart de ces détails à l'ouvrage de M. de Ne
veu. Ils nous avaient d'ailleurs été fournis antérieurement par un frère
de l'ordre appartenant à la tribu de Frek'ât, voisine des Beni-Isma'ïl.