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— LIVRE IL DELIMITATION ET DIVISION. 117
C'est ce que semble indiquer l'état actuel des tradi
tions locales. Dans les k'âïdats des Isser, de Khechna et
des Beni-Dja'ad, le souvenir des.événements qui en ont
marqué la prise de possession par les Turcs s'est pres
que entièrement effacé. Les habitants n'ont conservé
aucune idée de l'organisation antérieure. Dans le k'âï
dat de Sebaou, au contraire, les principaux incidents
de la lutte,
sans qu'on puisse leur assigner d'époque
précise , sont encore présents à la mémoire de tous. L'o
rigine des zmala ou colonies militaires établies le long
de l'Ouad-Amraoua , pour faire tête aux orages qui des
cendaient à droite et à gauche de la montagne, les di
verses péripéties qui ont signalé la formation de ces
établissements, les assassinats de quelques k'âïds par
des cheikhs rebelles, l'attaque et quelquefois la prise
des postes turcs parles Kabiles, la déroute de quelques-
uns de leurs corps d'armée,
enfin presque toutes les
scènes d'agression ou de résistance figurent encore dans
les annales des tribus qui y ont pris part, et ne parais
sent pas remonter au delà de quelques générations.
H règne d'ailleurs sur la possession de certaines par
ties du territoire , dans le k'âïdat irrégulier de Sebaou ,
une incertitude qui autorise à penser que cette posses
sion n'avait pas reçu la sanction du temps;
un assez
grand nombre de villages sont attribués par les uns à
l'enclave administrative, et,
par les autres, aux tribus
dont ils avaient fait partie. L'action du prétoire turc
sur la population de ces bourgs était donc demeurée
imparfaite et contestée.